( 1 mars, 2013 )

Histoire de la fabrication du verre

Le verre existe à l’état naturel. Il entre dans l’élaboration des objets de parure dès les plus anciens temps.

L’épave d’Ulu Burun, vers 1350 avant notre ère, a révélé l’existence de ligots de verres, de couleur bleu turquoise et lavande, sous forme de disque ou de tronc de cône.

https://www.flickr.com/photos/gballardice/6263420614

 

Mais les premiers objets fabriqués en verre datent du IIIe millénaire avant notre ère.  Ainsi H. Frankfort a signalé un fragment de baguette en verre, trouvé à Eshnuna, qui daterait de 2500 avant J.-C. Il faut savoir que c’est à partir de cette forme, la baguette, que les artisans du verre font leur création, notamment à Murano près de Venise. Aussi les  baguettes de verre trouvés en Mésopotamie sont des preuves d’un travail organisé de cette matière.

http://www.ethnologie.culture.fr/verre/inventionverre/frise/index_xht.html

 

En Égypte, dans la tombe de Thoutmosis III, vers 1450 avant J.C., on a trouvé de petites bouteilles et des gobelets fabriqués selon la technique du moulage. Certains historiens considèrent cependant que ces premières fabrications d’Égypte sont celles d’un artisan syrien capturé par Thoutmosis III. Les lettres d’Amarna évoquent une fabrique de verre en Syrie. Mais attention, certains objets dit anciens d’aujourd’hui peuvent être des faux : il n’y a pas de moyen connu de datation de cette matière.

 

En Europe de l’ouest, l’âge du bronze se caractérise par la trouvaille de nombreuses perles en verre dans les sites archéologiques. Très tôt, les historiens ont attribué ce commerce aux Phéniciens. La légende dit que le secret de fabrication de ce vert bleu  a été trouvé par accident sur les rives du Sihor Libnat. Cette industrie aurait contribué aux richesses de Sidon.

Les Étrusques savaient souffler le verre.  Mais cette technique de travail est réputée avoir été inventée par les Babyloniens vers 250 avant notre ère. Les Étrusques sont sans doute à l’origine d’une deuxième vague de commerce d’objets de cette nature dans l’ouest de l’Europe.

C’est surtout à la fin du premier âge du Fer, vers le 4e siècle avant notre ère, que l’on trouve des parures ou bracelets fabriqués en verre, notamment à Vix (Côte d’Or) et en Lorraine, à Metz, Mondelange,  Liverdun.

( 15 février, 2013 )

Histoire de l’arpentage

Ce qui surprend lorsqu’on visite des ruines d’anciennes villes romaines c’est l’utilisation de la ligne droite dans l’architecture : les rues sont droites et se croisent à la perpendiculaire, les terrains des maisons y sont alignés, souvent de même surface.

A la fin du Ier siècle après J.C, les arpenteurs romains ont entrepris une vaste opération de révision cadastrale et fiscale qui les a conduits à rédiger des instructions et des traités.

Comme de nos jours, la surface était une des bases de calcul des taxes : aussi Rome exigeait une extrême rigueur sur l’arpentage.

D’où les romains tenaient-ils ce savoir-faire ?

 

Les Gaulois avaient des connaissances pratiques. En effet, le mot « arpentage » provient du gaulois « arapennis » qui était une mesure agraire surtout utilisée pour mesurer les surfaces de bois et de vignes. Mais les unités de mesure, comme celles des distances, étaient différentes d’une commune à l’autre. Cet état de fait a perduré jusqu’à la révolution française.

 

Les Grecs ont laissé de nombreux traités de géométries, mais peu d’éléments pratiques sur l’arpentage. Dans « Métriques », Héron d’Alexandrie est l’exception. Mais il s’est sans doute appuyé sur les connaissances égyptiennes puisqu’il habitait Alexandrie.

Le papyrus de Rhind, daté du 15e siècle avant notre ère, montre les connaissances  en géométrie et en arpentage des Égyptiens. On y trouve des règles pour mesurer les surfaces et les volumes du rectangle, du triangle, du cercle et de la pyramide. Hérodote nous dit que ces connaissances étaient indispensables pour mesurer les surfaces car les bornages se trouvaient déplacés par les crues du Nil.

Pourtant des stèles-bornes ont été retrouvés. Une stèle d’une donation à Ahmosis est ainsi stipulée : « Limite sud et est du terrain donné au roi Nebpehtyré, fils charnel de Ré, Ahmosis, doué de vie éternellement. Un bâton de corde lui est offert ». Christophe Barbotin, dans « Ahmosis et le début de la XVIIIe dynastie », précise : le « bâton de corde correspond à une distance de 100 coudés, soit 52 mètres ».

Mais d’autres peuples avaient des connaissances avancées sur le sujet. Dans « Histoire politique du royaume d’Ugarit », Jacques Freu mentionne qu’à plusieurs moments de l’histoire de ce royaume, un « Ouriyannu » a été chargé d’établir des frontières. Il y a tout lieu de croire que des hommes se sont spécialisés dans l’activité d’arpenteur.

L’histoire de la Mésopotamie montre toute l’évolution des pratiques sur le sujet, notamment lors de l’établissement des contrats de vente. Aux premiers temps, les tablettes décrivent des localisations des champs. Puis apparaissent des ébauches de plans, avec des descriptions cunéiformes. A partir de 2100 avant notre ère, les plans et les descriptions se font plus détaillés. Les actes de vente de champs comportent en plus leur mesure. Les textes les plus précis précisent les mesures des côtés et les propriétaires des parcelles voisines. Les calculs de superficie se faisaient en adaptant la forme réelle à des formes géométriques faciles à calculer : un rectangle pour la plus grosse partie centrale, et les compléments étaient assimilés à des triangles. Le métier d’arpenteur, avec l’utilisation de cordes, apparaît vers 2000 avant notre ère.

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