( 30 avril, 2021 )

Histoire de l’espionnage

 

Dans la Rome antique, des hommes ont été utilisés comme guetteurs, agents clandestins de reconnaissance dans l’armée romaine. Ils étaient appelés « speculatores » ou « exploratores ».

Dans la « Guerre des Gaules », César utilise au mieux les relations amicales qu’il a avec certains peuples pour obtenir le maximum de renseignements.

Toutefois Rose Mary Sheldon considère que les Romains étaient des amateurs à côté d’Hannibal, le général de Carthage :

https://www.books.fr/rose-mary-sheldon-romains-amateurs-a-cote-dhannibal/

Dans la Grèce Antique ; Hérodote rapporte que Démarate, ancien roi de Sparte réfugié auprès du roi des Perses Xerxès Ier a prévenu les siens de l’envahissement de la Grèce en 480 av. J.-C. lors de la seconde guerre médique.

 

Ici est plus longuement exposé une histoire d’espionnage de l’âge du bronze, sur la seule base de courriers trouvés à Mari, publiés par Wolfgang Heimpel dans « Letters to the King of Mari ».

Voici le contexte général : Haya-Sumu était le roi d’Ilan-Sura. Il s’est marié avec deux filles de Zimri-Lim, roi de Mari. Celles-ci et des serviteurs de Zimri-Lim en poste à Ilan-Sura ont laissé d’abondants courriers dans les archives du tell Hariri. Ils évoquent tous les faits et gestes de ce bras droit du roi de Mari.

Yamsum, serviteur de Zimri-Lim auprès de Haya-Sumu, était l’informateur officiel du roi de Mari. Alors que des pourparlers de paix entre Mari et l’Elam sont en cours à Sehna, une série de ses courriers évoquent le sort d’Ibni-Addu, roi de Tadum, pourtant, d’après Yamsum, resté fidèle au grand roi :

  •  26 310 : « Ibni-Addu est allé à Sehna. Il a dit à Kunnam : « Zimri-Lim m’a désigné roi de Tadum. Et ils m’ont déplacé. » Et Kunnam lui a donné un soldat. Il lui a dit : « Va, rejoins ta ville ». Et Haya-Sumu a écrit aux gens de Tadum : « Tuez-le maintenant ! ». Mais ils ne l’ont pas fait. Puis il est retourné voir Kunnam. Il a dit : « Ils ne sont pas d’accord avec moi ». Kunnam, imbibé de bières, a dit à Ibni-Addu : « Mon seigneur (le souverain d’Elam) m’a écrit : Maintenant Zimri-Lim agit contre nous. Il veut soustraire le pays. Ecrit aux Turukkéens, et les Turukkéens viendront te soutenir. Bats-toi contre Zimri-Lim » Et Kunnam a écrit aux Turukkéens, mais ils ne sont pas venus. Voilà la vérité. Tu peux consulter d’autres serviteurs. »
  • 26 311 : « Kunnam ne savait pas qu’Ibni-Addu était un ami de mon seigneur. Et, en état d’ivresse, il a dit à Ibni-Addu : « Ne sais-tu pas que les mots de Zimri-Lim sont interceptés par le vizir (Souverain d’Elam) ». J’ai dit : « Comment est-ce possible ? » Il a répondu : « Un Hanéen, proche du roi, transmet des informations à Isar-Lim (serviteur d’Isme-Dagan, fils du précédent roi de Mari, alors vassal d’Elam). Et de plus, il y en a dans le détachement qui continuent d’envoyer des messages à Isar-Lim. Maintenant mon seigneur doit vérifier son entourage, il y en a qui rapportent à l’extérieur les propos de Monseigneur. Monseigneur doit leur demander des comptes. Kunnam n’a jamais dit de mensonges. Cet homme est fidèle à son seigneur, il ne peut pas mentir. […] Maintenant mon seigneur m’a écrit : « Envoie-le-moi ». Je me suis approché de lui (Ibni-Addu) et je lui ai dit : « Vas-y ». Il m’a répondu : « Maintenant que le doigt de Zimri-Lim m’a touché, qui pourrait m’en vouloir ? »
  • 26 319 : « Ibni-Addu a dit (à Haya-Sumu) : « Je vais apporter une tablette à mon seigneur (Zimri-Lim). Je dois me rendre auprès de lui. » Mais Haya-Sumu ne l’a pas autorisé. Aussi mon seigneur doit transmettre des instructions, et cet homme pourra rejoindre mon seigneur ».
  • 26 312 : « Ibni-Addu a été ligoté à l’intérieur du palais, emmené dans la ville d’Elali, mis aux fers et sa maison a été confisquée. J’ai demandé la raison de cette disgrâce à Haya-Sumu, il m’a répondu : « Il continue d’envoyer des émissaires à mon rival et se moque de moi ». […] Parce que c’est un homme d’Idamaras, vous devez maintenir cet homme en vie. »
  • 26 313 : « Je vous ai écrit il y a quelques temps au sujet d’Ibni-Addu, votre serviteur. Ils l’avaient établi à Elali. Et maintenant ils l’ont déplacé à Miskillum qui se trouve à 3 miles de distance. Présentement, Suriya, le serviteur d’Haya-Sumu, est à Mari. Mon seigneur doit le retenir. Ne libérerez pas cet homme tant qu’Ibni-Addu et sa maisonnée n’ont pas rejoint mon seigneur. Mon seigneur doit le garder. Les dénonciateurs d’Ibni-Addu sont Suriya, Aqba-Abum et Simatum (fille de Zimri-Lim mariée à Haya-Sumu). En ce moment ils le traitent comme si c’était un criminel. »

La conclusion finale n’est pas connue, mais ces courriers montrent comment, dès l’âge du bronze, les décisions des grands rois étaient déjà sujettes à des opérations de renseignement et de contre-espionnage.

 

( 14 août, 2020 )

Histoire du salaire

Les marchands assyriens du début du deuxième millénaire avant ère utilisaient des ânes pour transporter leurs marchandises par voies terrestres jusqu’en Anatolie. Les tablettes cunéiformes de Kanès montrent les multiples solutions à la disposition de ces commerçants (Voir Cécile Michel dans « Correspondance des marchands de Kanish ») :

  • L’achat des animaux et le cheminement des marchandises par le commerçant lui-même.
  • L’embauche de serviteurs qui le faisait pour leur compte.
  • Le recrutement, pour un trajet, de muletiers (personnes dont le métier était de transporter des marchandises avec leurs ânes ou des ânes d’autres propriétaires) réglés en sicles d’argent.

En Mésopotamie, de même à cette époque, on a retrouvé des contrats de paiement de travailleurs journaliers avec ou sans leurs bêtes pour le travail de la terre.

En Grèce antique, il a été relevé qu’une forme de salaire (appelée « misthos ») existait vers 4e siècle avant J.-C. pour rétribuer :

  • Un équipage qui a été recruté pour une campagne ;
  • Des orateurs dont a acheté les services à l’assemblée ou au tribunal ;
  • Une prostituée ;
  • Le prix de location d’un esclave, toujours versé au maître.

https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_1976_num_2_1_2738
Il est curieux de constater que cette pratique n’ait pas été beaucoup observée les siècles plus récents. Comme si la façon de faire des Grecs provenait de temps plus anciens.

Les Romains ont adopté le terme « salarium » pour les rémunérations des administratifs et soldats. Le montant devait leur permettre d’acheter du sel, d’où son nom.
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1980_act_37_2_1192
Le mot « merces » était plus proche de notre notion actuelle du salaire. Mais il a été discrédité du fait qu’il était surtout utilisé pour les services temporaires de « mercenaires ».

Mais d’autres vocabulaires étaient aussi utilisés, montrant une augmentation de l’utilisation des services rémunérés.

Après l’invasion romaine de la Gaule, au 1er siècle de notre ère, nous savons que les salaires moyens par mois étaient d’environ 70 sesterces autant pour un ouvrier agricole que pour un légionnaire.

 

( 29 juin, 2017 )

Les réseaux routiers et les débuts des courriers postaux

En Syrie près de la frontière turque, sur le Tell Chuera, une équipe d’archéologues allemands découvrent environ 60 tablettes cunéiformes de la fin du 2eme millénaire avant notre ère. Les traductions (Stefan Jakob : « Die mittelassyrischen Texte aus Tell Chuera in Nordost-Syrien ») montrent une correspondance entre plusieurs hauts personnages qui se déplacent sur un axe de circulation comprenant surtout Harbé, Sahlala et Assukanni. Ces trois villes étaient des postes relais d’un réseau de communication doté d’auriges, de voitures et de chevaux. Les voyageurs auteurs des tablettes précisent qu’ils offrent l’orge et la paille. Le moyen de transport utilisé pour les échanges de tablettes écrites (le courrier d’alors) et par les notables eux-mêmes apparaît être comparable aux relais de diligences d’il y a trois siècles !

C’est sans doute ce savoir-faire qui a permis à Darius de réorganiser, au 5e siècle avant notre ère, une voie royale perse de Suse à Sardes, sur environ 2 600 km. Entre ces deux villes, le courrier était acheminé en 7 jours. Hérodote écrivit : « il n’y a rien dans le monde qui voyage plus rapidement que ces courriers persans ».
http://www.livius.org/articles/concept/royal-road/?
Le roi perse s’est probablement appuyé sur une partie du réseau créé 700 ans auparavant, principalement par les Assyriens.

La Grèce antique est surtout connue pour son domaine maritime. Toutefois, une voie sacrée reliait Athènes à Eleusis dès le 5eme siècle avant notre ère.

https://cliophoto.clionautes.org/picture.php?/2511

Le réseau routier romain commença à se développer à partir de la fin du 4e siècle avant J.-C., avec la voie Appienne. Plusieurs siècles plus tard, à son apogée, la longueur du réseau a été estimée à 150 000 km.
Vers les débuts de notre ère, Auguste développa un véritable service de postes appelé « Le Cursus Publicus »

La voie romaine, qui fut l’une des clefs de l’expansion de l’Empire, fut aussi celle de sa chute, accélérant les invasions des peuples de l’est.

( 2 janvier, 2017 )

Histoire de la profession de notaire

Morgens Trolle Larsen publie en plusieurs volumes les archives de la famille Salim-Assur. Il s’agit d’un important marchand assyrien des débuts du deuxième millénaire avant notre ère qui avait deux fils et deux filles. Ses nombreuses tablettes ont été trouvées à Kanesh dûment rangées en plusieurs conteneurs. Elles font apparaître qu’à son décès ses principaux fournisseurs se sont retournés vers ses enfants pour réclamer le paiement des dettes en cours. Si les courriers qui suivirent montrent d’abord une solidarité entre eux, rapidement le frère cadet s’est désolidarisé et a fait peser toute la charge de la succession sur son aîné.

Un notaire, de nom Ababa, a alors été désigné à Assur pour dénouer les encours financiers. Certaines des tablettes retrouvées correspondent aux enregistrements des différentes déclarations des héritiers rédigés par l’administratif. Déjà y apparaît une rigueur factuelle qui est une des caractéristiques du métier. Ainsi, on y apprend qu’initialement, à Kanès, le notaire souhaitait simplement emmener les deux fils à Assur pour qu’ils rendent compte et remboursent les créanciers, mais un des fils a plaidé pour un déplacement à Durhumid, là où Salim-Assur traitait la majorité de ses affaires et là où il est décédé en présence de son frère cadet. Après de premiers refus de l’administratif, et après avoir emmené les héritiers à Assur, le notaire a dû fortement s’impliquer dans les affaires de la famille – des notes de ses frais dans différentes villes d’Anatolie apparaissent dans les archives – jusqu’à provoquer une dépression de l’aîné et probablement son décès.

 

Le notaire apparaît comme ayant un rôle d’officier pour le compte d’Assur. Sa tâche s’est trouvée fortement complexifiée de par les distances entre les villes et en conséquence les délais particulièrement longs de dénouement des affaires.

Voilà l’exemple trouvé dans les archives de Kanesh.

 

Georges Sylvestre dans « Les notaires, de l’antiquité à nos jours » évoque les « Tabellions » comme ayant ce rôle dans la Rome antique. Ils avaient ce nom car ils étaient chargés d’effectuer les « enregistrements » sur tablette de la même manière que les marchands assyriens 2000 ans auparavant.

http://www.erudit.org/revue/cd/1955/v1/n2/1004084ar.html?vue=resume

Il mentionne qu’avant les Romains, Aristote, au 4e siècle avant notre ère, en Grèce, considérait que les officiers publics chargés de la rédaction des contrats existaient chez tous les peuples civilisés.

 

En Égypte, les actes sous seing privé les plus anciennement attestés étaient des contrats à six témoins appelés « hexamarturos ». A l’époque ptolémaïque, il apparaît qu’une femme grecque pouvait conclure des contrats de différentes manières : en recourant aux pratiques grecques ou aux pratiques égyptiennes ; par des actes rédigés sous seing privé ou par des actes authentiques de type notarial, c’est à dire par des officiers grecs appelés « agoranomiques ».

( 1 novembre, 2016 )

Histoire des associations commerciales

Cécile Michel dans « Innaya dans les tablettes paléo-assyriennes » évoque la découverte, sur la colline de Kültepe, l’ancienne Kanès, de tablettes du début du 2e millénaire avant notre ère, formalisant la création d’associations de marchands afin d’effectuer des opérations commerciales.

La tablette BIN VI, 214 concerne une déposition de personnes physiques réunissant leurs efforts dans le but de faire l’acquisition et le commerce de « fer météoritique ». En Mésopotamie, le code de Hammurabi traite de ce type d’association où les protagonistes se partagent à parts égales le profit ou la perte qui surviendra.

Un « Innaya » y apparaît être le principal financeur. Ses associés prétendaient savoir où trouver le métal convoité, apparemment au cœur de l’Anatolie, alors que les autorités locales interdisaient de faire commerce de ce « fer météoritique ». Différentes autres tablettes racontent les péripéties rencontrées par les aventuriers, alors que leurs objectifs, après avoir été repérés par les locaux, n’apparaît pas avoir été atteint.

 

Claire Hasenohr dans « Etrangers dans la cité romaine » décrit deux associations phéniciennes opérant à Délos : les Poséidoniastes de Bérytos et les Héracléistes de Tyr. Elles avaient une triple vocation : professionnelle, religieuse et culturelle. Elles avaient besoin d’être autorisées par le pouvoir Grec, de la même façon que les associations italiques.

C’est sans doute depuis l’époque des marchands assyriens que le principe des associations a été pratiqué par les Phéniciens, les Grecs d’Asie Mineure, puis par les Romains pour les opérations de banque, ou pour le fermage des impôts ou les fournitures des armées.

( 28 avril, 2016 )

Histoire de l’alphabet moderne

La majorité des ouvrages qui traitent de ce sujet nous disent que les bases de notre alphabet proviennent des Phéniciens. Toutefois ces derniers ne connaissaient que les consonnes. Les marchands phéniciens l’ont diffusé dans le monde méditerranéen où il a évolué et a été assimilé par d’autres cultures, notamment celle des Grecs. Ces derniers ont changé la valeur de certaines lettres pour représenter les voyelles.

http://caracteres.typographie.org/histoire/alphabet.html

Aussi, les premiers écrits grecs à partir de l’alphabet moderne ne peuvent dater que du début du dernier millénaire avant notre ère. En effet, la plus ancienne inscription phénicienne est l’épitaphe d’Ahiram, sur un sarcophage. Elle est datée d’environ 1200 av. J.-C.

Mais les Grecs, au cours de leur histoire ancienne, ont changé leur façon d’écrire, car maintenant nous savons que le linéaire B était du Mycénien, et qu’il s’agit d’une langue grecque archaïque écrite à l’aide d’environ 87 signes syllabiques où les « voyelles » sont combinées à des « consonnes », en cela, ce n’était pas très éloigné, dans le principe, des hiéroglyphes égyptiens. Mais certaines lettres du linéaire B peuvent apparaître comme des ancêtres des lettres de l’alphabet grec moderne.

L’ancienneté du linéaire B est controversée, toutefois plusieurs découvertes font apparaître une existence durant une bonne partie de l’âge du bronze.

En Égypte, au Fayoum, à environ 90 km du sud du Caire, sur le village de El-Lahoun, des ruines furent fouillées à la fin du 19e siècle par Pétrie. Il y a trouvé des poteries qualifiées d’étrangères ou égéennes, mêlées à des déchets égyptiens datables de la 12e dynastie. Il y a observé des caractères proches de ce qui a été trouvé sur les plus anciens sites mycéniens.

 

Mais, depuis, d’autres traces d’écritures mycéniennes confirment leur précocité. Voici une étude qui estime une antériorité linéaire B du 16e siècle avant J-C :

http://www.ceei.univ-paris7.fr/04_bibliotheque/01/pdf/10_Jean-Pierre_Olivier.pdf

 

N’y a-t-il pas eu une influence du linéaire B sur l’alphabet moderne grec ou sur l’écriture phénicienne ?

( 16 février, 2016 )

Histoire du tissu

En Égypte, à la fin du 19e siècle, Pétrie a fouillé le site de Kom Medinet Ghurob où il a trouvé un papyrus mentionnant Maathorneferure, connue par ailleurs sur une stèle comme étant une fille du roi hittite Hattusili III, mariée à Ramsès II. Une présence étrangère est confirmée par des céramiques Cananéenne, Chypriotes et Mycéniennes ainsi que par 17 tombes qui ont livré des vêtements en lin tissés, dont certains était décorés de bandes bleu claire qui rappellent les couleurs royales du moyen âge.

http://www.gurob.org.uk/reports/Gurob-SCAPrelimRep-Nov2014-ReducedFileSize.pdf

Ces vêtements proviennent probablement des habitants des régions plus froides du nord, sans doute l’Anatolie du 2e millénaire avant notre ère.

Ils ne sont pas éloignés de ceux qui ont été trouvés dans le désert du Taklamakan, avec leur tissu à carreaux.

http://www.liberation.fr/planete/2014/04/23/chine-momie-blues-chez-les-ouighours_1003065

Les habits en tissus semblent donc avoir été assez répandus au milieu de l’âge du bronze. Ils pouvaient être tissés, comme le montre une découverte récente en Angleterre :

http://www.exponaute.com/magazine/2016/01/13/decouverte-historique-en-angleterre-un-pompei-de-lage-de-bronze/

Dans les tombes de l’âge du bronze de Haguenau, plus de cent épingles à raison de une par tombe positionnée au niveau de la poitrine du défunt montre que ces derniers ont été enterrés avec des vêtements relativement fins.

Au 3e millénaire, nous avons comme retour les vêtements que portait Ötzi, l’homme des glaces trouvé dans les Alpes. Ils montrent surtout le tissage, grossier, de substances végétales telles que le lin, le chanvre, le jonc de marais, l’ortie, ainsi que le chêne, le tilleul, le saule, l’orme et le bouleau.

http://www.hominides.com/html/ancetres/otzi3.php

On peut en conclure que les vêtements tissés de qualité couramment portés datent du 2e millénaire avant notre ère, durant l’âge du bronze. Les tablettes trouvées à Kanès sont la preuve d’un commerce de tissus important dès 2000 avant J-C.

( 21 décembre, 2015 )

Histoire du calendrier

Comment est-on parvenu à suivre et à appréhender à l’avance le temps qui s’écoule, tout en étant en phase avec les saisons ?

Les Grecs reconnaissaient le savoir-faire des Égyptiens dans l’observation du ciel étoilé et du soleil. Dès le début de leur civilisation, ils avaient organisé leur calendrier en douze mois de 30 jours, auquel était ajouté un petit mois de 5 jours. Toutefois, vu qu’il n’avait pas d’ajustement périodique (notre actuelle jour supplémentaire des années bissextiles), ce calendrier n’était pas tout à fait en phase avec le cycle annuel du soleil. Par rapport aux saisons il dérivait lentement au fil des années. Mais cela était accepté par les Égyptiens.

http://www.stmacariusmonastery.org/en0909.pdf

 

En Mésopotamie, différentes méthodes étaient en usage. Si certains utilisaient plutôt un calendrier lunaire avec des mois de 29 jours, d’autres suivaient aussi un calendrier de 12 mois de 30 jours. Tous ont toutefois choisi de s’ajuster sur les saisons en ajoutant périodiquement, souvent tous les six ans, un treizième mois intercalaire.

 

Les Athéniens ont repris, sans doute des Égyptiens, le même calendrier de 12 mois de 30 jours. Mais au cours de leur histoire, ils ont voulu s’ajuster sur les cycles de la lune avec des alternances de mois de 29 jours et 30 jours et l’ajout d’un mois tous les 3 ans. Puis, constatant un décalage, vers le 5e siècle avant notre ère, sur un cycle de 8 années, ils ont incorporé 3 mois intercalaires. Ce n’était toujours pas satisfaisant. D’autres cycles ont été utilisés au cours de leur histoire. Ils n’ont pas été suivis par d’autres dans leurs tâtonnements successifs.

 

Notre calendrier actuel provient des Romains, où il a, de même, fait l’objet de nombreux aménagements. Il est possible de simplifier cette histoire ainsi :

A ces débuts, le calendrier romain ne comptait que dix mois de 30 ou 31 jours. En hiver, on attendait plus de 50 jours l’équinoxe vernal pour démarrer une nouvelle année. L’année romaine commençait alors aux alentours de notre 1er mars.

Vers 700 avant notre ère, il a été décidé de raccourcir quelques mois pour en créer deux nouveaux, l’équivalent de nos mois de janvier et février, qui étaient alors les deux derniers de l’année. Et c’est naturellement sur le dernier de l’année d’alors, celui de février, que des ajustements ont été faits vis à vis de la réalité solaire, par l’ajout d’une journée intercalaire dite « ante diem bis sextum kalendas ».

Si les premiers noms du calendrier proviennent de noms de planètes, ceux des mois de Septembre, Octobre, Novembre et Décembre sont issus de l’énumération latine : septième, huitième, neuvième et dixième.

L’année même de la mort de Jules César, en 44 avant Jésus-Christ, Marc-Antoine, voulant honorer la mémoire du conquérant des Gaules, fit remplacer le cinquième mois, qui s’appelait « quintilis », par celui de Julius, qui est devenu notre mois de juillet. Son successeur Auguste, a eu droit aux mêmes honneurs avec le mois qui était alors appelé « sextilis », le sixième mois de l’année. C’est par plébiscite que le sénat en a décidé ainsi. « auguste » est devenu notre mois d’août.

C’est seulement en 1582 que le pape Grégoire XIII a décidé de réformer le calendrier en débutant celui-ci au 1er janvier.

( 3 octobre, 2015 )

Histoire de l’administration de l’agriculture

La traduction des milliers de tablettes trouvées à Mari a montré qu’il y avait, au début du 2e millénaire avant J.-C., deux types d’agriculture :

  • Une agriculture privée, essentiellement de subsistance, sur de petites parcelles individuelles, attribuées le plus souvent directement par le souverain local, par exemple aux soldats de l’armée ;

  • Une agriculture administrée, sur de grands domaines royaux, où des fonctionnaires décidaient de l’ensemble des travaux, notamment des moyens matériels et humains.

Ainsi, le plus souvent, un particulier devait d’abord participer aux travaux du domaine royal avant d’entreprendre ceux de sa parcelle individuelle. Ces activités étaient particulièrement suivies par les scribes lors des récoltes, pendant lesquelles il était d’usage de ne pas faire la guerre.

Cette organisation permettait au souverain d’engranger un maximum de biens et de nourritures qu’il pouvait ensuite redistribuer aux plus méritants ou échanger contre d’autres bien avec d’autres pays. Des scribes étaient chargés de suivre les entrées/sorties alimentaires.

Il est étonnant de constater, déjà, que la bière et le vin étaient des produits très appréciés : bon nombre de tablettes cunéiformes trouvées sont des décomptes de ces deux boissons. Les sites les plus significatifs sont :

  • Godin Tépé en Iran ;

  • Tell Rimah;

  • Tell Chagar Bazar.

Vers le pays d’Urartu, des marchands pouvaient, aussi, diriger de grandes exploitations. Ainsi, le site de Giricano, situé en Turquie, au nord du Tigre, était un centre de production agricole appelé Uzibu. Les tablettes ont été rédigées par un marchand résident à Uzibu et Tushan. Elles enregistrent des ventes d’esclaves, de céréales, de bétails et d’argent.

A la même période, l’élevage aussi était encadré par une administration très directive. En 1978, 25 tablettes cunéiformes ont été trouvées sur le tell Ali dans l’actuel pays d’Irak. Les tablettes, datées du 13e siècle avant notre ère, se réfèrent en majorité à l’administration de l’élevage de mouton et à la fabrication de la laine. Ces textes donnent une bonne vision de la gestion administrative d’une petite ville agricole dans le royaume assyrien. Le travail de la laine était effectué dans un « palace » par des esclaves, essentiellement des femmes.

Auparavant, vers le 21e siècle avant notre ère, des tablettes issues de fouilles sauvages trouvées sur le site de Drehem montrent une gestion administrative des transferts de bétails.

Ce devait être ce type d’activité qui était enregistré sur de nombreuses tablettes de comptages retrouvées en Irak ou en Iran dès les premiers temps de l’âge du bronze.

( 27 juillet, 2015 )

Histoire du masque

A Girnavaz, en Turquie, qui s’appelait Nawila depuis au moins le 3e millénaire avant notre ère, des masques de théâtre romains ont été exhumés.

En cela, les Romains n’ont fait que reprendre une tradition grecque où le masque était utilisé dans les représentations théâtrales. Des tragédies se jouaient avec des acteurs masqués. Aussi, il est possible que le masque de théâtre soit né en même temps que les tragédies. Ce serait Thespis, au 6e siècle avant notre ère, qui en serait l’inventeur :

http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/GRECE%20CONTINENTALE/PAGES%20THEMATIQUES/theatre/savoir-plus-masques.php3

Masque funéraire

Masque funéraire

Dans les tombes Mycéniennes, au 2e millénaire avant notre ère, on a retrouvé des masques funéraires en feuilles d’or.

Peut-être que les Mycéniens n’ont fait qu’imiter les masques des momies égyptiennes. Ils existent depuis les premières dynasties de pharaons, même s’ils subissent des dégâts dû à notre époque :

http://www.metronews.fr/info/egypte-toutankhamon-et-le-mystere-du-masque-recolle-a-la-glue/moaw!m0qSb8EyFXLuM/

Vers les mêmes siècles, en Crète, des scènes rituelles montrent aux côtés de divinités, diverses créatures qui sont des hommes porteurs de masques d’animaux.

Et que dire du masque présumé de Sargon d’Akkad :

http://www.ezida.com/tete_presume_de_sargon_l.htm

Son usage n’est pas connu, mais le lieu de sa trouvaille, le temple Ishtar de Ninive, laisse supposer une utilisation lors de cérémonies.

Mais le masque était également connu en Afrique, en Chine et dans l’Amérique Précolombienne, entre 250 et 900 après J.-C. Des masques mortuaires étaient faits en mosaïque de jade :

http://www.maxisciences.com/maya/une-exposition-exceptionnelle-de-masques-funeraires-mayas-a-paris_art21181.html

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