( 12 août, 2013 )

Histoire du recensement

En France, les premiers recensements de population datent de moins de 250 ans :

https://cris23.fr/recensement.htm

Dès l’Antiquité, les recensements étaient pratiqués. Ils étaient connus dans l’Égypte des Pharaons. En Chine, vers l’année 2 de notre ère, sous la dynastie des Han, avec une population dénombrée de 59 595 000 habitants, eu lieu un recensement reconnu comme étant le premier par les historiens, alors que vers 2000 avant notre ère, sous la dynastie Xia, le chiffre de 12,5 millions d’habitants a été retrouvé, sans certitude concernant la méthode et le périmètre.
L’empire Inca a aussi effectué des recensements, enregistrés sur les quipus.

Mais les recensements les mieux documentés sont ceux de Haute Mésopotamie, à Mari, du début du deuxième millénaire avant notre ère. Parmi les tablettes traduites quelques-unes montrent qu’ils avaient surtout comme objectif de pouvoir mobiliser des forces armées. La tablette la plus éclairante est identifiée « I 42 », il s’agit de recommandations de Samsî-Addu à son fils, Yasmash-Addu, nouvellement intronisé à Mari. En voici un extrait :
« Étant donné que tu n’as pas pu maintenant recenser la troupe, c’est à ton retour que tu le feras ! En attendant remplace fugitif et mort. Il faut que toute la troupe qui ira avec toi soit nominalement inscrite sur une tablette. Il faut que les conditions de son affectation soient nettes ».

Il était plus habile de recenser la population en temps de paix. C’est ce que fît Zimrî-Lîm durant l’année 4 de son règne, qui, pour cette raison, a été appelée « année du recensement ». De nombreux courriers montrent les difficultés de cet acte administratif, car la population connaissait son objectif. Le texte « XIV 61 » d’un administrateur en charge, est rédigée ainsi : J’arrivai à Saggarâtum et j’en admonestai les habitants en ces termes : « il faut que celui qui a caché son frère ou son fils avant le recensement le fasse inscrire, sinon, si l’on découvre cet homme dans un ou deux ans, il mourra sans possibilité de recours ! » Voilà ce que je leur ai dit.

Ce sont ces courriers qui montrent que les souverains de Mari étaient en mesure de mettre sur pied des armées de plus de 5000 hommes. Ils donnent une idée de la densité de population par région.

( 5 août, 2013 )

Histoire du casque

En Europe, vers le 4e siècle avant J.C., les Celtes et les Étrusques connaissaient le casque. Ils avaient une préférence pour les casques coniques :

http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/casque-d-agris-7053.htm

Le dessinateur d’Astérix le gaulois a doté son héros d’un casque avec des plumes d’alouettes. Il semble que la référence à cet oiseau était bien réelle chez les gaulois : après la conquête romaine, une légion gauloise portait ce nom.

Le casque était un élément incontournable de chaque soldat des légions romaines.

Mais cet accessoire a-t-il été emprunté aux Grecs ?

Nous avons tous en mémoire des illustrations de l’Iliade et l’Odyssée avec des héros grecs porteurs de casques majestueux. Ils étaient magnifiquement décorés, et souvent dotés de couvre-joue et/ou couvre-nuque, mais la partie supérieure était dotée d’un volume de plumes qui surprend. Quel était l’objectif de ce panache majestueux, qui, comme chez les gaulois, faisait référence aux oiseaux ? Avait-il pour but d’effrayer les adversaires ?

Les Grecs n’étaient pas les premiers à avoir fabriqué des casques. Les archives de Mari font apparaître, au début du 2e millénaire avant notre ère, une préférence pour les casques de luxe yamhadéens ou akkadiens.

Les casques akkadiens étaient-ils similaires à celui du roi Naram-Sin sur la palette de la victoire ?

Ou ressemblaient-ils plutôt au casque de Meskalamdug trouvé dans le cimetière royal d’Ur ?

http://www.google.fr/imgres?sa=X&biw=1321&bih=617&tbm=isch&tbnid=VMs9QhWQ_CyBNM:&imgrefurl=http://www.pompanon.fr/gallery/218-2-mesopotamie.html&docid=X4uIQ5w2IdRrKM&imgurl=http://www.pompanon.fr/photos/sd/t/s/a/4f41b1178a7b8.jpg&w=1600&h=1226&ei=Xwb8UdSaKdSw7AboiYDwDQ&zoom=1&iact=hc&vpx=252&vpy=109&dur=808&hovh=196&hovw=257&tx=174&ty=116&page=1&tbnh=125&tbnw=166&start=0&ndsp=26&ved=1t:429,r:2,s:0,i:88

Il semble que l’utilisation de massues dans les conflits soit à l’origine de la création du casque : en cuivre, il permettait de se défendre contre les coups portés à la tête. Si son usage est attesté en Mésopotamie dès le 3e millénaire avant notre ère, l’Égypte des pharaons ne semble pas avoir utilisé cet équipement métallique de protection.

( 30 juillet, 2013 )

Histoire des canaux d’irrigation

Au sud-est asiatique, ce n’est que tout récemment qu’a été découvert l’étendue du système hydraulique autour d’Angkor.

http://www.livescience.com/6241-mystery-great-civilization-destruction-revealed.html

http://www.angkorvat.com/Histoire-Angkor.htm

L’Asie était un des berceaux de l’utilisation et l’exploitation des ressources minérales. La civilisation de la vallée de l’Indus en est l’exemple le plus ancien:

https://www.letemps.ch/sciences/civilisation-lindus-terres-fertiles-desert-aride

 

Bien que les rivières et cours d’eau semblent avoir été à l’origine du développement de cette civilisation, il n’est pas prouvé de mise en place d’infrastructures hydrauliques spécialement pour l’agriculture.

Durant l’Égypte pharaonique, il est admis que l’agriculture bénéficia des crues annuelles du Nil. Mais, il est maintenant avéré que les anciens égyptiens ont construits des retenues d’eau pour étaler ce surplus sur une plus grande partie de l’année. Des bassins, avec des systèmes d’irrigation associés, ont été identifiés tout le long du Nil :

http://archiv.ub.uni-heidelberg.de/propylaeumdok/1426/

En Haute-Mésopotamie, à Mari, au début du deuxième millénaire avant notre ère, des textes écrits évoquent des travaux d’irrigation. La région s’avère extrêmement désertique, surtout vers son Sud-Ouest. Aussi les travaux d’agriculture décrits par les textes ne sont possibles qu’avec la mise en place de canaux d’irrigation. Ceux-ci et les travaux d’entretien afférents, sont documentés dans plus de 100 tablettes découvertes sur le Tell Hariri. Ainsi, le canal de la ville de Mari avait son système d’alimentation plus en amont de l’Euphrate, vers la ville de Terqa. L’embouchure du canal, c’est à dire la prise d’eau de l’Euphrate, faisait l’objet de travaux d’envergure récurrents.

Les chercheurs n’ont pas déterminé quels étaient les individus du début du 2ème millénaire qui avaient créés les canaux autour de Terqa et de Mari. Ils supposent qu’une majeure partie des infrastructures étaient des survivances d’un système plus complexe mis en place à une époque antérieure, qu’ils supposent du début du 3ème millénaire. Je pense qu’ils ont été créés dès la civilisation d’Uruk : les sites de Djebel Aruda, Habuba Kabira et le tell Qanas montrent la présence de cette culture dans la région dès le 4ème millénaire avant notre ère.

En effet, les dernières recherches mésopotamiennes montrent que des canaux traversaient la ville d’Uruk même. Un système d’irrigation sophistiqué amenait l’eau de l’Euphrate vers des champs et des palmeraies situées à l’intérieur de la cité. Aussi les canaux avaient deux fonctions : le transport et les communications d’une part, mais aussi l’irrigation d’autre part.

La maîtrise des aménagements hydrauliques apparaît être le socle sur lequel a débuté la civilisation mésopotamienne.

( 22 juillet, 2013 )

Histoire de la charrue et de l’araire

Autrefois, pour effectuer les labours, les spécialistes distinguent la charrue de l’araire. Pour s’appeler ainsi, le premier utilitaire doit être doté de roues et d’un versoir permettant le rejet de la terre sur un des côtés. L’araire est plus simple et plus ancien.

http://www.herodote.net/araire_charrue-mot-498.php

Une tablette, référencée II 99, trouvée à Mari, évoque la nécessité d’agrandir la superficie des champs de Terqa pour permettre l’utilisation des charrues du palais : « la superficie des nouveaux champs ne permet pas d’utiliser deux charrues supplémentaires. … Dans le district de Terqa j’ai mis 4 ou 5 charrues en service ». Voilà ce qu’écrit un serviteur du palais de Mari vers 1800 avant notre ère. La description technique des engins d’alors n’est pas connue, mais, le traducteur, Jean-Marie Durand, a toutefois utilisé le mot « charrue ». Si la présence de roues et d’un versoir n’est pas certain, la dénomination « bœufs de labour » montre que cet animal était utilisé pour la traction de l’engin. La main d’œuvre nécessaire était spécialisée, comme le montre le texte de la tablette I44 : « J’ai fait de trop nombreuses charrues à Subat-Enlil, il n’y a pas assez de laboureurs pour les tenir ». Il semble que les administrateurs demandaient à ce que chaque charrue soit constamment utilisée pendant la période des labours. La tablette A.2804 évoque l’affectation de 15 hommes par charrue. Peut-être que l’ajout d’un semoir, avec un réservoir-distributeur en roseau, pour ne plus avoir à semer à la volée, explique la quantité d’hommes nécessaires.

Ces textes montrent, comme aujourd’hui, une volonté d’optimiser les surfaces à travailler au regard des capacités des matériels disponibles et des hommes.

En ce qui concerne les représentations de scènes de labours de l’Égypte des pharaons, les spécialistes ne reconnaissent que des araires.

En Europe, l’ancienneté de l’utilisation d’araires ou de charrues n’est pas établie.
Toutefois, Frédéric de Rougemont, en 1866, dans son ouvrage «l’âge du bronze ou les Sémites en Occident», évoque, chez les Bataves, le culte d’une grande déesse appelée Néhalennia, ou Néha, qui se célébrait en promenant dans les campagnes une charrue et un bateau porté sur un char, ou char-naval. L’auteur précise que, près d’Aix-la-Chapelle, ces antiques processions se seraient renouvelées jusqu’en 1153. De son temps, un char de Néhalennia existait encore à Nivelles, dans le Brabant. Et il précise que ce culte n’était point confiné à la contrée où le Rhin, la Meuse et l’Escaut mêlent leurs eaux, des traces existaient dans la vallée du Rhin jusqu’en Souabe, où la même déesse avait le nom d’Eisen ou Isis.

 

( 15 juillet, 2013 )

Histoire de la brique

La brique semble avoir été inventée il y a plus de huit mille ans au Levant ou/et entre le Tigre et l’Euphrate. C’est ce que nous disent les archéologues qui fouillent les plus anciens tells, qui sont des restes cumulés des différentes constructions effectuées dans un même lieu.

Jéricho serait un des sites les plus anciens ayant mis en œuvre des briques en terre.

http://www.biostart.fr/brique.html

http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1200000822

 

Au Tell Kannâs, à l’est d’Alep, dans la grande boucle de l’Euphrate, des fouilles de sauvetage ont permis d’exhumer des murs construits en briques crues dès les 4ème et 3ème millénaires avant notre ère. Les chercheurs ont perçu des différences entre les briques d’avant 3000 et celles de 2000 sur les dimensions, la consistance et la couleur. Les premières briques, qui étaient de la terre moulée séchée au soleil, ont été améliorées par une cuisson vers 2500 avant notre ère.

La tablette II 131 de Mari montre que des troupes de guerriers étaient parfois mobilisées pour fabriquer de telles briques en vue de dresser des mûrs défensifs d’une ville.

En Égypte, les pyramides des deux premières dynasties ont été construites en briques. Au Moyen Empire cette matière première a repris de l’importance : la pyramide d’Amenemhat III, du 18e siècle avant notre ère, en est un exemple.

A la même époque, en Crète, certains palais, comme par exemple celui de Malia, ont des murs en briques crues.

En Mésopotamie, c’est à l’époque d’Obeid que se généralisent les constructions en briques. Après différents essais, notamment vis à vis de leur forme et de leur taille, se constate une standardisation vers une taille plus petite et carrée, semblable à ce qui existe de nos jours, vers les moments de l’Empire d’Akkad.

A partir de la fin du deuxième millénaire avant notre ère, venant vraisemblablement d’Iran, les briques deviennent des éléments de décors.

 

( 8 juillet, 2013 )

Histoire de l’huile

Les plus anciennes tablettes cunéiformes nous apprennent que la richesse d’Ebla, au troisième millénaire avant notre ère, provenait de ses ressources agricoles ; des moutons, de la culture de l’orge, mais aussi de sa production d’huile d’olives :

https://www.oliveoiltimes.com/fr/world/millenary-olive-seeds-found-in-important-archeological-site-in-turkey/66310

 

Au millénaire suivant, les textes de Mari montrent que l’huile, en Haute Mésopotamie, était recherchée car elle faisait partie des rations accordées à tous les individus. Ce produit servait pour l’alimentation, pour l’éclairage mais aussi pour les soins du corps. Pour ce dernier usage, souvent, elle était parfumée. Les chercheurs se demandent à partir de quoi l’huile ordinaire était-elle fabriquée à Mari. Ils pensent au lin et au sésame, car, en ce qui concerne l’huile d’olive, cette dernière provenait de Tunip. C’était une des rares villes, aujourd’hui non localisée, mais sans doute proche de l’antique Ebla, qui produisait une huile de qualité.

 

La Grèce et la Crète sont aussi des berceaux de la culture et la fabrication de l’huile d’olives. Des presses en pierre y ont été retrouvées.
L’huile d’olive était stockée dans de grandes pithoi avec une capacité totale estimée de 250.000 kilos :

https://journals.openedition.org/pallas/2779?

 

 

 

 

 

 

( 1 juillet, 2013 )

Histoire des glacières

Autour de la méditerranée, l’utilisation de glacières s’avère de plus en plus probable dès l’antiquité, et cela depuis très longtemps :

http://www.archeo-vence-grasse.com/archeologie_vence_pages/glacieres.htm

 

Déjà, dans les plus anciens textes hittites se trouve une mention de transport de glace. Un dénommé Puhanu, qui se déclare serviteur de Sarmassu, à priori contemporain du roi Hattusili I, a été soumis à un joug – transporter de la glace dans un panier et livrer bataille jusqu’à la destruction du pays ennemi – car il avait conduit un « opposant » sur un âne.

L’antériorité la plus sérieuse apparaît sur les tablettes cunéiformes de Mésopotamie du Nord. Dans « Les documents épistolaires de Mari », tome I, présentés et traduits par Jean-Marie Durand, se trouve un chapitre sur la construction et l’utilisation de glacières dans les villes de Mari, Terqa et Saggaratum, vers les premiers siècles du 2e millénaire avant notre ère.

Le mot « suripum », longtemps traduit par minerai de cuivre, s’avère être celui qui signifie « glace ». Ce n’est qu’avec cette interprétation que la tablette III129 prend tout son sens : il s’agit d’une demande de transport de glace suite à la défaillance du local de stockage ; la personne pressentie pour la réalisation de ce travail fait remarquer que celle-ci est déjà en train de fondre et qu’il risque de ne plus en avoir à l’issue du transbordement.

Trois autres tablettes (XII 122 ; XIV 25 et XIII 121) évoquent la construction d’une glacière (en littérale, « bit suripim », une « maison de la glace »).

( 25 juin, 2013 )

Histoire du torque

Le torque est un objet de parure qui était porté autour du cou. Il est formé d’une épaisse tige métallique ronde, généralement terminée en boule à ses deux extrémités, plus ou moins travaillée. Le corps du collier n’est pas toujours entortillé : mais le degré d’entortillement est révélateur d’une époque de production. Les métaux utilisés sont l’or, le bronze, et le fer chez les Celtes vers la fin du Ier millénaire avant notre ère.

Probablement que ceux qui portaient cet objet voulaient montrer un certain statut, proche de ce qui s’est appelé, au moyen-âge, la noblesse.

Les plus anciens torques proviennent de la côte du Levant : d’Ougarit, de Byblos et du Tell Sougha. Ce dernier site se trouve au Liban, dans la vallée de la Bekaa, à proximité de Laboué. Ces torques sont en bronze, ils ont été datés de la fin du 3e millénaire  avant notre ère et du début du 2e. Ils ont été trouvés avec des outils, des poignards triangulaires, des épingles et des bracelets.

http://www.ras-shamra.ougarit.mom.fr/pratiquesfuneraires.html

D’après A. Schaeffer, un torque du début de l’âge du bronze associé à un poignard triangulaire, trouvés à Haguenau, montrent incontestablement des points communs avec les objets du Levant. Des trouvailles similaires en Hongrie, en Bohême, en Autriche, en Allemagne du Sud et en Suisse ont permis à J. Briard, en 1957, d’écrire que probablement les porteurs de torques de Syrie-Palestine sont venus en Europe à la recherche de minerais. Les analyses effectuées sur les trouvailles européennes ont montré que la plupart des torques ont été fabriqués avec des matières premières locales.

Par la suite, vers la dernière partie du deuxième millénaire avant notre ère, ce sont des torques en or qui sont trouvés en Europe de l’Ouest : à Bodonal de la Sierra, Badajoz en Espagne ; à Cressé, en Charente-Maritime, de 620 grammes ; à Pual-en-Cesson, en Ile et Vilaine ; à Fresné-la-Mère, Calvados ; à Flamanville dans la Manche ; à Carcassonne ; à Jaligny-sur-Besbre, dans l’Allier ; à la Chaussée des Géants en Irlande ; et aussi dans les îles Britanniques à Jersey, Tiers Cross, Llanwrthuwl,  Pembrokeshire, …

http://www.artfund.org/what-we-do/art-weve-helped-buy/artwork/2837/three-bronze-age-torcs

Le torque se diffuse à plus grande échelle en Europe à partir de la période de Hallstatt, entre 850 – 450 av. J.-C. Il devient alors un marqueur celte, accompagnant couramment les défunts dans leur sépulture, autant pour les hommes que pour les femmes.

( 17 juin, 2013 )

Histoire de la fibule

Les fibules sont de petites épingles qui servaient à attacher les pans de vêtement dans l’antiquité. L’intérêt principal de ces objets réside dans leurs diversités et dans l’effet de « mode » qui leurs étaient attaché. Les fibules sont donc des marqueurs des « tendances » artistiques d’une époque.

En voici une collection privée :

http://osismi.over-blog.com/tag/fibule%20collection/

 

Les fibules sont localisées et datées à dix ans près. Elles constituent donc, avec la céramique et les monnaies, des marqueurs chronologiques très utilisés.

Alors que les Égyptiens, les Assyriens et les Crétois n’utilisaient pas cet objet, les Mésopotamiens et les Hittites s’en servaient de façon non assidue.

Les Mycéniens auraient été à l’origine de l’introduction des fibules en Europe, et ce dès le milieu de l’âge du bronze. C’est pourquoi cet objet était connu et abondamment utilisé, au premier millénaire avant notre ère, par les Grecs, les Étrusques, les Romains et les Celtes.

 

Il faut remarquer, aux VIIIe et VIIe avant notre ère, une série de fibules de Béotie décorés de bateaux :

http://marine.antique.free.fr/navgrob08.php

 

En voici une série romaine sur le thème des animaux marins :

http://corsica.mare.over-blog.com/pages/Fibules_romaines_zoomorphes-4803510.html

Les fibules des celtes sont à l’image des autres objets de leur culture. En voici une sur le thème des oiseaux :

http://www.stephanecompoint.com/41,,,4376,fr_FR.html

 

 

( 10 juin, 2013 )

Histoire de la traduction

En Égypte, dès le troisième millénaire avant notre ère, au niveau d’Éléphantine, là où les Égyptiens côtoyaient les Nubiens, des interprètes nous sont connus par le titre de « Chef des interprètes » : Heqaib sous Pépi II, Ânkhtyfy sous la 10e dynastie, …. Le plus célèbre est Herkouf qui, dans sa tombe, relate plusieurs expéditions au pays de Yam, sous la 6e dynastie.

Dans la Grèce antique, il est étonnant de constater que l’apprentissage des langues étrangères n’était pas une priorité. Les Grecs étaient si convaincus de leur supériorité qu’ils laissaient aux étrangers l’apprentissage du Grec afin de servir d’interprètes ou de traducteurs.

Vers 400 avant J.-C., le satrape perse Tissapherne a envoyé un message à Sparte par l’entremise d’un interprète Carien, appelé Gaulitès, qui, en plus de sa langue maternelle connaissait le Grec et le Perse. Le message était oral, suivant une tradition qui devait exister depuis très longtemps : les messagers interprètes devaient apprendre par cœur le texte de l’expéditeur.

Hermès était le dieu des interprètes messagers :

http://www.polyxenia.net/les-attributs-d-hermes-p1323150

 

Lors de ses campagnes asiatiques, Alexandre le Grand utilisait des interprètes perses, sogdiens, hyrcaniens ou indiens.

Seule exception, les Grecs qui avait une occupation liée au droit et à l’administration : ceux là apprenaient le Romain.

Les premières traductions écrites faites en équipe ont concerné des textes religieux, notamment la Version des Septantes. Le fondateur de la bibliothèque d’Alexandrie, Ptolémée II Philadelphe, demanda des traducteurs aux juifs installés en Alexandrie. Mais ils ne connaissaient que le Grec. Aussi ces derniers durent faire une demande au grand prêtre de Jérusalem pour obtenir soixante douze savants juifs qui maîtrisaient à la fois l’Hébreu et le Grec.

Les Romains les plus érudits connaissaient le Grec. Mais pour les autres langues, les Romains ont adopté la même attitude que les Hellènes : ils laissaient les pays barbares apprendre le Romain. Mieux, ils demandaient aux nobles des pays voisins de faire venir leurs enfants à Rome pour leur éducation en latin.

Tite-Live raconte que, lors de l’invasion de Rome par les Gaulois, en 390 avant J.-C, un chef gaulois envoya un interprète afin de provoquer en duel un capitaine romain.

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