Histoire de la profession de notaire
Morgens Trolle Larsen publie en plusieurs volumes les archives de la famille Salim-Assur. Il s’agit d’un important marchand assyrien des débuts du deuxième millénaire avant notre ère qui avait deux fils et deux filles. Ses nombreuses tablettes ont été trouvées à Kanesh dûment rangées en plusieurs conteneurs. Elles font apparaître qu’à son décès ses principaux fournisseurs se sont retournés vers ses enfants pour réclamer le paiement des dettes en cours. Si les courriers qui suivirent montrent d’abord une solidarité entre eux, rapidement le frère cadet s’est désolidarisé et a fait peser toute la charge de la succession sur son aîné.
Un notaire, de nom Ababa, a alors été désigné à Assur pour dénouer les encours financiers. Certaines des tablettes retrouvées correspondent aux enregistrements des différentes déclarations des héritiers rédigés par l’administratif. Déjà y apparaît une rigueur factuelle qui est une des caractéristiques du métier. Ainsi, on y apprend qu’initialement, à Kanès, le notaire souhaitait simplement emmener les deux fils à Assur pour qu’ils rendent compte et remboursent les créanciers, mais un des fils a plaidé pour un déplacement à Durhumid, là où Salim-Assur traitait la majorité de ses affaires et là où il est décédé en présence de son frère cadet. Après de premiers refus de l’administratif, et après avoir emmené les héritiers à Assur, le notaire a dû fortement s’impliquer dans les affaires de la famille – des notes de ses frais dans différentes villes d’Anatolie apparaissent dans les archives – jusqu’à provoquer une dépression de l’aîné et probablement son décès.
Le notaire apparaît comme ayant un rôle d’officier pour le compte d’Assur. Sa tâche s’est trouvée fortement complexifiée de par les distances entre les villes et en conséquence les délais particulièrement longs de dénouement des affaires.
Voilà l’exemple trouvé dans les archives de Kanesh.
Georges Sylvestre dans « Les notaires, de l’antiquité à nos jours » évoque les « Tabellions » comme ayant ce rôle dans la Rome antique. Ils avaient ce nom car ils étaient chargés d’effectuer les « enregistrements » sur tablette de la même manière que les marchands assyriens 2000 ans auparavant.
http://www.erudit.org/revue/cd/1955/v1/n2/1004084ar.html?vue=resume
Il mentionne qu’avant les Romains, Aristote, au 4e siècle avant notre ère, en Grèce, considérait que les officiers publics chargés de la rédaction des contrats existaient chez tous les peuples civilisés.
En Égypte, les actes sous seing privé les plus anciennement attestés étaient des contrats à six témoins appelés « hexamarturos ». A l’époque ptolémaïque, il apparaît qu’une femme grecque pouvait conclure des contrats de différentes manières : en recourant aux pratiques grecques ou aux pratiques égyptiennes ; par des actes rédigés sous seing privé ou par des actes authentiques de type notarial, c’est à dire par des officiers grecs appelés « agoranomiques ».
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