( 11 mai, 2015 )

Histoire des épices

Vers 1800 avant notre ère, une tablette du Tell Rimah montre que le nord de l’actuel pays de Syrie s’approvisionnait déjà en épices diverses. Il s’agit du courrier, identifié T.R.4212, d’une dame Kissurum à la maîtresse de maison de nom Iltani : « En ce qui concerne le hazannu que ma maîtresse m’a demandé par tablette : il n’y a plus un seul shekel de hazannu disponible. Hier, le roi m’en a demandé pour Usi-nawir, mais il n’y en avait déjà plus et il s’est querellé avec moi : « Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu de commande de hazannu ici ? » Ma dame sait que je n’ai pas de hazannu disponible. En ce qui concerne la coriandre et le cumin, aussi, ma dame n’en avait pas commandé, … J’y ai remédié en écrivant. En ce qui concerne le huratum sec, … »

On ne sait pas ce qu’est le hazannu et le huratum. Par contre les traducteurs ont reconnu la coriandre et le cumin parmi les produits évoqués.

La plus ancienne trace de coriandre date du Néolithique, vers 6000 avant notre ère, dans la grotte israélienne de Nahal Hemar.

En Égypte, il en a été trouvé dans différentes tombes, dont celle de Toutankhamon, alors que l’épice n’était pas produite dans la vallée du Nil.

https://www.semencier.com/articles/plantes-aromatiques/99-la-coriandre.html

En Europe, c’est en Macédoine, à Sitagroi, vers 1200 avant J.-C. qu’on trouve la plus ancienne trace.

En revanche, le cumin semble être d’origine égyptienne et/ou proche orientale. Son usage s’est généralisé très tôt sur l’ensemble des continents :

http://crissoucuisine.over-blog.com/pages/CUMIN-1537938.html

On en aurait également retrouvé dans la tombe de Toutankhamon. Même si sa dénomination hiéroglyphique est incertaine, son nom akkadien, kamunu ou Kemoun, semble être mentionné dans le papyrus Ebers, au début du Nouvel Empire Égyptien.

Le commerce des épices existait donc déjà à l’âge du bronze.

|