Histoire du contrat de mariage
Dans l’Égypte antique, le mariage était le fait d’habiter sous le même toit. Pour cela, il n’y avait pas de procédure administrative ni religieuse : le consentement des époux suffisait. La femme était libre de choisir son époux et, le plus souvent, le père ne contrecarrait pas les désirs de sa fille.
En Mésopotamie et en Syrie, c’étaient les hommes qui décidaient de l’avenir de leurs enfants. La forme différait selon les statuts sociaux et selon l’origine de la femme. Qu’elle soit princesse, servante ou esclave, le père pouvait marier sa fille comme il l’entendait, contre argent ou la faire adopter par un tiers ou la vendre comme servante, voire esclave s’il était débiteur d’une dette qu’il ne pouvait pas rembourser.
Toutefois, les textes des tablettes retrouvées par les fouilles ne révèlent sans doute que les pratiques de la partie de la population la plus riche. Certains actes juridiques ressemblent à des contrats de mariage, souvent associés à une contrepartie entre les parents des mariés sous forme de cadeaux, ou d’argent.
Ainsi, issu des archives de Kanès, vers le début du 2e millénaire avant notre ère, la tablette 161a, un contrat de mariage par achat, stipule :
« Supi-elka a reçu 15 sicles d’argent, prix de Hamananika. Soit ses frères, soit sa mère, personne ne la revendiquera à Assur-malik. Assur-malik n’épousera pas d’autre femme dans Kanis, Burushattum, Durhumit ou Wahsusana. Il conduira sa jeune femme là où cela lui plaira. Témoins : … ».
Il faut noter, dans ce texte, qu’une limite est imposée au mari : il n’avait pas le droit d’épouser une autre femme en Anatolie, mais, sans doute, il en avait déjà une autre en Assyrie.
Cécile Michel, dans « les Assyriens et leurs femmes anatoliennes », a étudié les différents types de contrats de mariages trouvés à Kanès :
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00667570/document
Hérodote dit bien que les femmes assyriennes ne disposaient pas des mêmes droits que les hommes et étaient traitées comme des esclaves. Ce contrat de mariage (ICK I 3) montre que l’homme pouvait privilégier la descendance : « Lāqēpum a pris Hatala, la fille d’Enišru. Lāqēpum ne doit pas prendre d’autre femme dans le pays (Anatolie). Dans la Ville (Aššur) il peut prendre une « qadištu». Si dans les deux ans elle (Hatala) n’a pas donné un enfant, elle-même acquérira une femme esclave. Après cela, une fois qu’elle (l’esclave féminine) a donné naissance à un enfant, elle (Hatala) la vendra où elle voudra. Si Lāqēpum lui-même divorce il lui donnera 5 mines d’argent mais si elle divorce, elle lui donnera 5 mines d’argent ».
Pourtant, en Grèce antique, la condition féminine n’était guère différente. C’était le « kurios » (tuteur) de la jeune fille, généralement son père, qui choisissait pour elle un mari.
A Rome, des traces de ces anciennes pratiques subsistaient, même s’il y avait d’autres formes de mariages : au bout d’une année de vie commune, un couple était considéré comme marié. Lorsque la femme choisissait de rester seule, elle pouvait faire les mêmes choses qu’un homme libre.
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