• Accueil
  • > Archives pour décembre 2013
( 9 décembre, 2013 )

Histoire des reconnaissances de dettes

Le site de Kultépé, en Anatolie, est l’ancienne ville de Kanes. Il y avait un karum, c’est à dire le lieu où résidait des marchands venant de Syrie/Babylonie. Chaque maison qui y a été exhumée a fourni son lot de tablettes de 10, 20, 80, parfois jusqu’à 250 unités. Leur traduction a permis de comprendre qu’il s’agissait de correspondances de marchands, surtout des contrats et des reconnaissances de dettes, datées du début du 2e millénaire avant notre ère.

http://bronze-age-towns.com/2020/06/04/kultepe-lancienne-ville-de-kanes-ou-nesa/

Tablette de Kanès

Tablette de Kanès

Des relations commerciales s’étaient établies entre l’Anatolie et une cité organisatrice appelée le plus souvent « La ville ».

Des comptoirs privés acceptaient de remettre des marchandises à de véritables « aventuriers » qui organisaient des expéditions à dos d’ânes, pour échanger des biens sur les « Karum » d’Anatolie. Ils n’étaient pas obligés de régler comptant : une tablette de reconnaissance de dette était alors rédigée. Dans ce dernier cas, ce n’est qu’après avoir fait ses affaires que le débiteur réglait, la tablette était alors détruite.

Voici un exemple de lettre de reconnaissance de dette : « Kukkulanum, fils de Kutaya, à en créance 7 sicles d’argent sur Amur-Istar. Il payera dans 40 jours. S’il n’a pas payé, il ajoutera en intérêt un sicle d’argent par mois ». Des sceaux et des témoins garantissaient l’acte.

Certaines tablettes d’Emar, vers le milieu de 2e millénaire, montrent qu’à cause de dettes non remboursées, le débiteur risquait de tomber en esclavage ou d’être contraint d’abandonner sa femme ou ses enfants.

Il est probable que cette modalité commerciale existait aussi ailleurs. En Égypte, les mésaventures d’Ounamon, de la fin du 2e millénaire, montrent que pour obtenir du bois libanais, les représentants du pharaon disposaient de « lettres de créances » qui officialisaient la démarche.

( 4 décembre, 2013 )

Histoire des commandants de troupes

Datées de la première moitié du 14e siècle avant notre ère, les tablettes de Masat Höyük, située en Anatolie à environ 140 km à l’est-nord-est de la capitale des Hittites Hattusa, ont deux destinataires principaux : un gouverneur de nom Himuili et un commandant de troupe appelé Kassu. Les deux personnages étaient affectés à la ville de Tapikka. Ils montrent, déjà, un partage du pouvoir entre les civils et les militaires. Le gouverneur de la région, Himuili, était responsable des administratifs, et en même temps il chapeautait le commandant militaire Kassu. Mais ce dernier pouvait recevoir des instructions, notamment de stratégie militaire, directement par le roi. Ce qui créait des tensions entre ces deux personnages.

Côté Hittites, le commandant de troupe le plus connu était le frère de Suppiluliuma, appelé Zida ou Zitana. Une lettre d’Amarna le mentionne à la tête d’une troupe de 90 000 hommes vers le pays de Nuhasse.

Les textes des archives de Mari nous ont fait connaître, de même, des commandants de corps militaires de métier, traduits par « généraux ». Ainsi, le chef des troupes de Mari détaché auprès d’Hammurabi de Babylone s’appelait Ibâl-pî-El. Son abondante correspondance avec le palais de Mari décrit, de façon très vivante, les particularités des us et coutumes du palais de Babylone. Ce sont ses courriers qui ont permis d’observer les difficultés qu’a eu Zimrî-Lîm de Mari pour récupérer son armée. Hammurabi ayant bien compris tous les avantages qu’il avait à garder ces troupes, quitte à ne pas honorer les clauses de solidarité des accords entre Mari et Babylone.

http://www.digitorient.com/wp/wp-content/uploads/2006/10/CHARPIN%201999%20CDOG%202.pdf

|