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( 28 novembre, 2013 )

Histoire antique des avantages accordés aux fonctionnaires

 

La plupart des informations ci-dessous ont été extraites de « Les débuts du nouvel Empire Hittite : Les Hittites et leur histoire » de Jacques FREU et Michel MAZOYER.

http://livre.fnac.com/a2159569/Jacques-Freu-Les-debuts-du-Nouvel-Empire-Hittite

Datées de la première moitié du 14e siècle avant notre ère, les tablettes de Masat Höyük (Tapikka) – située en Anatolie à environ 140 km à l’est-nord-est de la capitale des Hittites Hattusa – montrent la vie d’un centre provincial dirigé par un gouverneur de nom Himuili et un commandant de troupe appelé Kassu. Les scribes constituaient la corporation majoritaire des « fonctionnaires ». Le gouverneur de la région, Himuili, était leur responsable administratif.

http://bronze-age-towns.com/2020/06/07/le-site-de-masat-hoyuk-etait-la-ville-de-tapikka/

C’est à partir de ces tablettes, ainsi que celles d’Ortaköy et de Kusakli, qui datent de la même époque, que des études réalisées sur les noms de scribes montrent qu’ils étaient tous originaires de Syrie/Mésopotamie, et qu’ils exerçaient leurs métiers en Anatolie depuis plusieurs générations.

Les courriers retrouvés sont des échanges écrits relativement libres et dynamiques. Beaucoup de lettres étaient dupliquées et avaient de multiples destinataires. Certaines sont des échanges entre scribes de différents districts. D’autres sont de simples courriers familiaux : les épouses ne suivaient pas toujours leurs maris lors d’une nouvelle affectation.

Ainsi, le scribe Tarhunmiya, originaire de Tapikka, là où résidait sa famille, avait été affecté à Hattusa dans les bureaux de la chancellerie du palais. Plusieurs courriers relatent qu’au titre de sa résidence de Tapikka, les autorités locales de la ville l’avait soumis à des charges (redevances et corvées) qui, normalement, échappaient aux scribes. Le gouverneur d’Hattusa avait pris la défense de son subordonné : « Les scribes sont-ils soumis aux redevances et aux corvées ? Pourquoi continue-t-il à les acquitter ? ». Il menaçait d’en référer directement au roi.

Les relations s’étaient dégradées. A tel point que Tarhunmiya réclamait qu’un gendarme garde sa maison de Tapikka : son char ayant été dégradé. Il demandait que les deux auteurs des déprédations soient soumis à un jugement. Ils avaient « emprunté » son bien sans son autorisation.

Ce fait divers, vieux de plus de 3500 ans, montre que de tous temps, les politiques et décideurs ont eu tendance à se faire bien voir par leurs administrés en leur accordant des avantages. 

( 18 novembre, 2013 )

Histoire des cymbales

A Ougarit, datées du milieu du 2e millénaire avant notre ère, il a été découvert deux paires de cymbales en tôle de bronze. Elles étaient pourvues de deux trous dans la partie concave, destinés à l’installation d’un anneau permettant de passer les doigts. Sur le même site, dans la tombe dite de Rapanou, connu pour nous avoir laissé de nombreuses tablettes cunéiformes, se trouvait une figurine de musicien à genoux tenant des cymbales :

http://www.aly-abbara.com/voyages_personnels/syrie/museum/pages/Ugarit/musicien_cymbales_ivoire.html

Datées la même époque, de telles trouvailles ont également été faites à Megiddo, Hazor et Chypre.

Toujours à Ougarit, un texte légendaire (RS 24.252) évoque divers instruments de musique : « Rapi’u, roi de l’éternité, qui chante et fait de la musique, avec la cithare et la flûte, avec le tambourin et les cymbales, avec les castagnettes d’ivoire, parmi les bons compagnons de Kutarru ».

Le mot utilisé pour désigner les cymbales ne fait guère de doute : « msltm » a été conservé dans la langue hébraïque en mesiltayim. En revanche, en Français, le mot « Cymbales » provient du hongrois « cimbalom » ou du grec « kymbalon ».

Les Minoens utilisaient cet instrument. Chaque disque était frappé l’un contre l’autre en cadence, notamment lors de cérémonies funéraires.

Les Grecs désignait par « Askaros » un instrument voisin, plus petit, qui accompagnaient habituellement les rituels orgiaques de Cybèle et de Dionysos.

http://www.marcdedouvan.com/instru.php?instru=cymbales

L’épave d’Uluburun, retrouvée proche des côtes de l’actuelle Turquie, a montré la présence d’un tel instrument parmi d’autres marchandises.

( 12 novembre, 2013 )

Histoire de l’agriculture

L’agriculture, du latin « agricultura », est définie comme étant l’ensemble des activités économiques ayant principalement pour objet la culture des terres, et d’une manière générale « l’ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production de végétaux et d’animaux utiles à l’Homme ». Le terme englobe la culture de plusieurs céréales et la pratique de l’élevage de différents animaux. Il s’agit du métier qui était majoritairement pratiqué en Europe au début du siècle dernier dans les bocages, avant l’agriculture intensive et les spécialisations des dernières années.

Dans le désert du Taklamakan, la cité mythique de Loulan a été découverte par l’explorateur suédois Sven Hedun. Dans des sarcophages en bois en forme de pirogue, des momies de femmes, remarquablement conservées, dorment depuis plus de 3000 ans non loin de cette ville sur un site abandonné appelé « cimetière aux mille cercueils ». A côté de l’une d’entre-elles, datée des alentours de 1200 avant notre ère, un petit récipient fermé contenait des semences de blé. Dans d’autres se trouvaient des bucranes. Ces momies, appelées momies du Tarim, apparaissent comme étant celles d’indo-européens éleveurs et agriculteurs, qui pratiquaient la culture de l’orge, du millet et du blé. Ils élevaient des bovins, des chevaux et avaient des chiens.

Et donc, dès le deuxième millénaire avant notre ère, une population pratiquait l’agriculture traditionnelle dans ce qui est maintenant le désert du Taklamakan. Mais celle-ci avait débutée trois à quatre mille ans plus tôt, dans le croissant fertile. Le Néolithique du proche Orient a vu la culture de céréales (blé, orge, seigle), des lentilles, petits pois, pois chiches, vesces ou encore du lin. La domestication des animaux à fonction économique, tels que les bovins et ovins, s’y est aussi accompagnée de celle du chien.

Dans les textes de mari transparaît l’utilisation d’araires ou de charrues. En exemple voici I68 : « Qu’on t’envoie un laboureur qui sache se servir d’une charrue et soit capable de herser un champ sillonnée ».

Vers les débuts de l’âge du bronze, en Europe de l’Ouest, l’utilisation d’araires tirés par des bœufs, en provenance du Moyen-Orient, est prouvée par les milliers de gravures sur roches dans le Massif du Tende au-dessus de Nice. Cette ancienne agriculture était-elle uniquement vivrière ? Il est plus que probable que, très tôt, des échanges de surplus se soient organisés, aboutissant à la création de marchés et du commerce.

( 4 novembre, 2013 )

Histoire de la chaise à porteur

La chaise à porteur a été très utilisée en France du temps de la royauté. Mais savez-vous qu’elle existait déjà à l’âge du bronze ?

En effet, plusieurs tablettes des archives de Mari, vers la première partie du 2e millénaire avant notre ère, évoquent des travaux sur un « nûbalum » recouvert de feuilles d’or. Jean-Marie Durand, dans le tome I des « Documents épistolaires du palais de Mari », après avoir remarqué que des couples de domestiques étaient affectés au maniement de l’objet, considère qu’il s’agit d’une chaise à porteur. (Tablettes XIII 18 et XIII 21)

Or, en Égypte, découvert inviolé, le tombeau de la reine Hetephérès, qui a vécu vers le 26e siècle avant J.-C., a livré une magnifique chaise à porteur :

http://antikforever.com/Egypte/Reines/hetepheres_I_II.htm

Il faut savoir que plusieurs reines portaient le nom d’Hetephérès. La première est à l’origine des pharaons constructeurs des pyramides, notamment de Khoufou ou Khéops. Bien que sa tombe ait été retrouvée inviolée, avec les vases canopes, sa momie n’y était pas. Zahi Hawass a avancé l’hypothèse d’une installation du corps de la Reine dans une des trois petites pyramides proches de celle de Khoufou.

En Inde, appelée palanquin, la plus ancienne mention de chaise à porteur remonte au 3e siècle avant J.-C.

En Chine, le même véhicule, porté par quatre hommes, existait durant la dynastie des Han, vers les débuts de notre ère. Lors des fêtes religieuses ou des cérémonies officielles, le souverain était transporté ainsi en public, à bras d’hommes. Plus tard, en Amérique du Sud, les Incas en faisaient le même usage.

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