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( 30 juillet, 2013 )

Histoire des canaux d’irrigation

Au sud-est asiatique, ce n’est que tout récemment qu’a été découvert l’étendue du système hydraulique autour d’Angkor.

http://www.livescience.com/6241-mystery-great-civilization-destruction-revealed.html

http://www.angkorvat.com/Histoire-Angkor.htm

L’Asie était un des berceaux de l’utilisation et l’exploitation des ressources minérales. La civilisation de la vallée de l’Indus en est l’exemple le plus ancien:

https://www.letemps.ch/sciences/civilisation-lindus-terres-fertiles-desert-aride

 

Bien que les rivières et cours d’eau semblent avoir été à l’origine du développement de cette civilisation, il n’est pas prouvé de mise en place d’infrastructures hydrauliques spécialement pour l’agriculture.

Durant l’Égypte pharaonique, il est admis que l’agriculture bénéficia des crues annuelles du Nil. Mais, il est maintenant avéré que les anciens égyptiens ont construits des retenues d’eau pour étaler ce surplus sur une plus grande partie de l’année. Des bassins, avec des systèmes d’irrigation associés, ont été identifiés tout le long du Nil :

http://archiv.ub.uni-heidelberg.de/propylaeumdok/1426/

En Haute-Mésopotamie, à Mari, au début du deuxième millénaire avant notre ère, des textes écrits évoquent des travaux d’irrigation. La région s’avère extrêmement désertique, surtout vers son Sud-Ouest. Aussi les travaux d’agriculture décrits par les textes ne sont possibles qu’avec la mise en place de canaux d’irrigation. Ceux-ci et les travaux d’entretien afférents, sont documentés dans plus de 100 tablettes découvertes sur le Tell Hariri. Ainsi, le canal de la ville de Mari avait son système d’alimentation plus en amont de l’Euphrate, vers la ville de Terqa. L’embouchure du canal, c’est à dire la prise d’eau de l’Euphrate, faisait l’objet de travaux d’envergure récurrents.

Les chercheurs n’ont pas déterminé quels étaient les individus du début du 2ème millénaire qui avaient créés les canaux autour de Terqa et de Mari. Ils supposent qu’une majeure partie des infrastructures étaient des survivances d’un système plus complexe mis en place à une époque antérieure, qu’ils supposent du début du 3ème millénaire. Je pense qu’ils ont été créés dès la civilisation d’Uruk : les sites de Djebel Aruda, Habuba Kabira et le tell Qanas montrent la présence de cette culture dans la région dès le 4ème millénaire avant notre ère.

En effet, les dernières recherches mésopotamiennes montrent que des canaux traversaient la ville d’Uruk même. Un système d’irrigation sophistiqué amenait l’eau de l’Euphrate vers des champs et des palmeraies situées à l’intérieur de la cité. Aussi les canaux avaient deux fonctions : le transport et les communications d’une part, mais aussi l’irrigation d’autre part.

La maîtrise des aménagements hydrauliques apparaît être le socle sur lequel a débuté la civilisation mésopotamienne.

( 22 juillet, 2013 )

Histoire de la charrue et de l’araire

Autrefois, pour effectuer les labours, les spécialistes distinguent la charrue de l’araire. Pour s’appeler ainsi, le premier utilitaire doit être doté de roues et d’un versoir permettant le rejet de la terre sur un des côtés. L’araire est plus simple et plus ancien.

http://www.herodote.net/araire_charrue-mot-498.php

Une tablette, référencée II 99, trouvée à Mari, évoque la nécessité d’agrandir la superficie des champs de Terqa pour permettre l’utilisation des charrues du palais : « la superficie des nouveaux champs ne permet pas d’utiliser deux charrues supplémentaires. … Dans le district de Terqa j’ai mis 4 ou 5 charrues en service ». Voilà ce qu’écrit un serviteur du palais de Mari vers 1800 avant notre ère. La description technique des engins d’alors n’est pas connue, mais, le traducteur, Jean-Marie Durand, a toutefois utilisé le mot « charrue ». Si la présence de roues et d’un versoir n’est pas certain, la dénomination « bœufs de labour » montre que cet animal était utilisé pour la traction de l’engin. La main d’œuvre nécessaire était spécialisée, comme le montre le texte de la tablette I44 : « J’ai fait de trop nombreuses charrues à Subat-Enlil, il n’y a pas assez de laboureurs pour les tenir ». Il semble que les administrateurs demandaient à ce que chaque charrue soit constamment utilisée pendant la période des labours. La tablette A.2804 évoque l’affectation de 15 hommes par charrue. Peut-être que l’ajout d’un semoir, avec un réservoir-distributeur en roseau, pour ne plus avoir à semer à la volée, explique la quantité d’hommes nécessaires.

Ces textes montrent, comme aujourd’hui, une volonté d’optimiser les surfaces à travailler au regard des capacités des matériels disponibles et des hommes.

En ce qui concerne les représentations de scènes de labours de l’Égypte des pharaons, les spécialistes ne reconnaissent que des araires.

En Europe, l’ancienneté de l’utilisation d’araires ou de charrues n’est pas établie.
Toutefois, Frédéric de Rougemont, en 1866, dans son ouvrage «l’âge du bronze ou les Sémites en Occident», évoque, chez les Bataves, le culte d’une grande déesse appelée Néhalennia, ou Néha, qui se célébrait en promenant dans les campagnes une charrue et un bateau porté sur un char, ou char-naval. L’auteur précise que, près d’Aix-la-Chapelle, ces antiques processions se seraient renouvelées jusqu’en 1153. De son temps, un char de Néhalennia existait encore à Nivelles, dans le Brabant. Et il précise que ce culte n’était point confiné à la contrée où le Rhin, la Meuse et l’Escaut mêlent leurs eaux, des traces existaient dans la vallée du Rhin jusqu’en Souabe, où la même déesse avait le nom d’Eisen ou Isis.

 

( 15 juillet, 2013 )

Histoire de la brique

La brique semble avoir été inventée il y a plus de huit mille ans au Levant ou/et entre le Tigre et l’Euphrate. C’est ce que nous disent les archéologues qui fouillent les plus anciens tells, qui sont des restes cumulés des différentes constructions effectuées dans un même lieu.

Jéricho serait un des sites les plus anciens ayant mis en œuvre des briques en terre.

http://www.biostart.fr/brique.html

http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1200000822

 

Au Tell Kannâs, à l’est d’Alep, dans la grande boucle de l’Euphrate, des fouilles de sauvetage ont permis d’exhumer des murs construits en briques crues dès les 4ème et 3ème millénaires avant notre ère. Les chercheurs ont perçu des différences entre les briques d’avant 3000 et celles de 2000 sur les dimensions, la consistance et la couleur. Les premières briques, qui étaient de la terre moulée séchée au soleil, ont été améliorées par une cuisson vers 2500 avant notre ère.

La tablette II 131 de Mari montre que des troupes de guerriers étaient parfois mobilisées pour fabriquer de telles briques en vue de dresser des mûrs défensifs d’une ville.

En Égypte, les pyramides des deux premières dynasties ont été construites en briques. Au Moyen Empire cette matière première a repris de l’importance : la pyramide d’Amenemhat III, du 18e siècle avant notre ère, en est un exemple.

A la même époque, en Crète, certains palais, comme par exemple celui de Malia, ont des murs en briques crues.

En Mésopotamie, c’est à l’époque d’Obeid que se généralisent les constructions en briques. Après différents essais, notamment vis à vis de leur forme et de leur taille, se constate une standardisation vers une taille plus petite et carrée, semblable à ce qui existe de nos jours, vers les moments de l’Empire d’Akkad.

A partir de la fin du deuxième millénaire avant notre ère, venant vraisemblablement d’Iran, les briques deviennent des éléments de décors.

 

( 8 juillet, 2013 )

Histoire de l’huile

Les plus anciennes tablettes cunéiformes nous apprennent que la richesse d’Ebla, au troisième millénaire avant notre ère, provenait de ses ressources agricoles ; des moutons, de la culture de l’orge, mais aussi de sa production d’huile d’olives :

https://www.oliveoiltimes.com/fr/world/millenary-olive-seeds-found-in-important-archeological-site-in-turkey/66310

 

Au millénaire suivant, les textes de Mari montrent que l’huile, en Haute Mésopotamie, était recherchée car elle faisait partie des rations accordées à tous les individus. Ce produit servait pour l’alimentation, pour l’éclairage mais aussi pour les soins du corps. Pour ce dernier usage, souvent, elle était parfumée. Les chercheurs se demandent à partir de quoi l’huile ordinaire était-elle fabriquée à Mari. Ils pensent au lin et au sésame, car, en ce qui concerne l’huile d’olive, cette dernière provenait de Tunip. C’était une des rares villes, aujourd’hui non localisée, mais sans doute proche de l’antique Ebla, qui produisait une huile de qualité.

 

La Grèce et la Crète sont aussi des berceaux de la culture et la fabrication de l’huile d’olives. Des presses en pierre y ont été retrouvées.
L’huile d’olive était stockée dans de grandes pithoi avec une capacité totale estimée de 250.000 kilos :

https://journals.openedition.org/pallas/2779?

 

 

 

 

 

 

( 1 juillet, 2013 )

Histoire des glacières

Autour de la méditerranée, l’utilisation de glacières s’avère de plus en plus probable dès l’antiquité, et cela depuis très longtemps :

http://www.archeo-vence-grasse.com/archeologie_vence_pages/glacieres.htm

 

Déjà, dans les plus anciens textes hittites se trouve une mention de transport de glace. Un dénommé Puhanu, qui se déclare serviteur de Sarmassu, à priori contemporain du roi Hattusili I, a été soumis à un joug – transporter de la glace dans un panier et livrer bataille jusqu’à la destruction du pays ennemi – car il avait conduit un « opposant » sur un âne.

L’antériorité la plus sérieuse apparaît sur les tablettes cunéiformes de Mésopotamie du Nord. Dans « Les documents épistolaires de Mari », tome I, présentés et traduits par Jean-Marie Durand, se trouve un chapitre sur la construction et l’utilisation de glacières dans les villes de Mari, Terqa et Saggaratum, vers les premiers siècles du 2e millénaire avant notre ère.

Le mot « suripum », longtemps traduit par minerai de cuivre, s’avère être celui qui signifie « glace ». Ce n’est qu’avec cette interprétation que la tablette III129 prend tout son sens : il s’agit d’une demande de transport de glace suite à la défaillance du local de stockage ; la personne pressentie pour la réalisation de ce travail fait remarquer que celle-ci est déjà en train de fondre et qu’il risque de ne plus en avoir à l’issue du transbordement.

Trois autres tablettes (XII 122 ; XIV 25 et XIII 121) évoquent la construction d’une glacière (en littérale, « bit suripim », une « maison de la glace »).

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