( 25 juin, 2013 )

Histoire du torque

Le torque est un objet de parure qui était porté autour du cou. Il est formé d’une épaisse tige métallique ronde, généralement terminée en boule à ses deux extrémités, plus ou moins travaillée. Le corps du collier n’est pas toujours entortillé : mais le degré d’entortillement est révélateur d’une époque de production. Les métaux utilisés sont l’or, le bronze, et le fer chez les Celtes vers la fin du Ier millénaire avant notre ère.

Probablement que ceux qui portaient cet objet voulaient montrer un certain statut, proche de ce qui s’est appelé, au moyen-âge, la noblesse.

Les plus anciens torques proviennent de la côte du Levant : d’Ougarit, de Byblos et du Tell Sougha. Ce dernier site se trouve au Liban, dans la vallée de la Bekaa, à proximité de Laboué. Ces torques sont en bronze, ils ont été datés de la fin du 3e millénaire  avant notre ère et du début du 2e. Ils ont été trouvés avec des outils, des poignards triangulaires, des épingles et des bracelets.

http://www.ras-shamra.ougarit.mom.fr/pratiquesfuneraires.html

D’après A. Schaeffer, un torque du début de l’âge du bronze associé à un poignard triangulaire, trouvés à Haguenau, montrent incontestablement des points communs avec les objets du Levant. Des trouvailles similaires en Hongrie, en Bohême, en Autriche, en Allemagne du Sud et en Suisse ont permis à J. Briard, en 1957, d’écrire que probablement les porteurs de torques de Syrie-Palestine sont venus en Europe à la recherche de minerais. Les analyses effectuées sur les trouvailles européennes ont montré que la plupart des torques ont été fabriqués avec des matières premières locales.

Par la suite, vers la dernière partie du deuxième millénaire avant notre ère, ce sont des torques en or qui sont trouvés en Europe de l’Ouest : à Bodonal de la Sierra, Badajoz en Espagne ; à Cressé, en Charente-Maritime, de 620 grammes ; à Pual-en-Cesson, en Ile et Vilaine ; à Fresné-la-Mère, Calvados ; à Flamanville dans la Manche ; à Carcassonne ; à Jaligny-sur-Besbre, dans l’Allier ; à la Chaussée des Géants en Irlande ; et aussi dans les îles Britanniques à Jersey, Tiers Cross, Llanwrthuwl,  Pembrokeshire, …

http://www.artfund.org/what-we-do/art-weve-helped-buy/artwork/2837/three-bronze-age-torcs

Le torque se diffuse à plus grande échelle en Europe à partir de la période de Hallstatt, entre 850 – 450 av. J.-C. Il devient alors un marqueur celte, accompagnant couramment les défunts dans leur sépulture, autant pour les hommes que pour les femmes.

( 17 juin, 2013 )

Histoire de la fibule

Les fibules sont de petites épingles qui servaient à attacher les pans de vêtement dans l’antiquité. L’intérêt principal de ces objets réside dans leurs diversités et dans l’effet de « mode » qui leurs étaient attaché. Les fibules sont donc des marqueurs des « tendances » artistiques d’une époque.

En voici une collection privée :

http://osismi.over-blog.com/tag/fibule%20collection/

 

Les fibules sont localisées et datées à dix ans près. Elles constituent donc, avec la céramique et les monnaies, des marqueurs chronologiques très utilisés.

Alors que les Égyptiens, les Assyriens et les Crétois n’utilisaient pas cet objet, les Mésopotamiens et les Hittites s’en servaient de façon non assidue.

Les Mycéniens auraient été à l’origine de l’introduction des fibules en Europe, et ce dès le milieu de l’âge du bronze. C’est pourquoi cet objet était connu et abondamment utilisé, au premier millénaire avant notre ère, par les Grecs, les Étrusques, les Romains et les Celtes.

 

Il faut remarquer, aux VIIIe et VIIe avant notre ère, une série de fibules de Béotie décorés de bateaux :

http://marine.antique.free.fr/navgrob08.php

 

En voici une série romaine sur le thème des animaux marins :

http://corsica.mare.over-blog.com/pages/Fibules_romaines_zoomorphes-4803510.html

Les fibules des celtes sont à l’image des autres objets de leur culture. En voici une sur le thème des oiseaux :

http://www.stephanecompoint.com/41,,,4376,fr_FR.html

 

 

( 10 juin, 2013 )

Histoire de la traduction

En Égypte, dès le troisième millénaire avant notre ère, au niveau d’Éléphantine, là où les Égyptiens côtoyaient les Nubiens, des interprètes nous sont connus par le titre de « Chef des interprètes » : Heqaib sous Pépi II, Ânkhtyfy sous la 10e dynastie, …. Le plus célèbre est Herkouf qui, dans sa tombe, relate plusieurs expéditions au pays de Yam, sous la 6e dynastie.

Dans la Grèce antique, il est étonnant de constater que l’apprentissage des langues étrangères n’était pas une priorité. Les Grecs étaient si convaincus de leur supériorité qu’ils laissaient aux étrangers l’apprentissage du Grec afin de servir d’interprètes ou de traducteurs.

Vers 400 avant J.-C., le satrape perse Tissapherne a envoyé un message à Sparte par l’entremise d’un interprète Carien, appelé Gaulitès, qui, en plus de sa langue maternelle connaissait le Grec et le Perse. Le message était oral, suivant une tradition qui devait exister depuis très longtemps : les messagers interprètes devaient apprendre par cœur le texte de l’expéditeur.

Hermès était le dieu des interprètes messagers :

http://www.polyxenia.net/les-attributs-d-hermes-p1323150

 

Lors de ses campagnes asiatiques, Alexandre le Grand utilisait des interprètes perses, sogdiens, hyrcaniens ou indiens.

Seule exception, les Grecs qui avait une occupation liée au droit et à l’administration : ceux là apprenaient le Romain.

Les premières traductions écrites faites en équipe ont concerné des textes religieux, notamment la Version des Septantes. Le fondateur de la bibliothèque d’Alexandrie, Ptolémée II Philadelphe, demanda des traducteurs aux juifs installés en Alexandrie. Mais ils ne connaissaient que le Grec. Aussi ces derniers durent faire une demande au grand prêtre de Jérusalem pour obtenir soixante douze savants juifs qui maîtrisaient à la fois l’Hébreu et le Grec.

Les Romains les plus érudits connaissaient le Grec. Mais pour les autres langues, les Romains ont adopté la même attitude que les Hellènes : ils laissaient les pays barbares apprendre le Romain. Mieux, ils demandaient aux nobles des pays voisins de faire venir leurs enfants à Rome pour leur éducation en latin.

Tite-Live raconte que, lors de l’invasion de Rome par les Gaulois, en 390 avant J.-C, un chef gaulois envoya un interprète afin de provoquer en duel un capitaine romain.

( 3 juin, 2013 )

Histoire du rasoir

A l’exception de la barbe postiche, l’ensemble des pharaons de l’Égypte antique ont été représentés imberbes : ils se rasaient au moyen d’un rasoir en cuivre qui ressemblait à une petite hache.

Il semble que l’homme préhistorique se soit rasé très tôt, avec les moyens naturels tels que des coquillages et des éclats de silex. Les premiers rasoirs fabriqués exclusivement pour l’élimination des poils du visage, mais aussi du corps, proviennent donc de l’âge du cuivre et du bronze.

Dans l’Iliade, l’expression « leur sort à tous est sur le tranchant du rasoir » montre que cet objet était déjà commun en Grèce vers la fin du 2e millénaire avant notre ère.

En Crète, daté du 14e siècle avant J.-C., un rasoir en bronze a été retrouvé en même temps que les restes humains dans le sarcophage d’Aghia Triada.

En Europe, de nombreux vestiges de rasoirs de l’âge du bronze ont été retrouvés. Il s’agit le plus souvent d’une lame de bronze semi-circulaire dotée d’un manche sur le milieu.

http://razorland55.free.fr/pleine_lune.htm

Voici un exemplaire de la fin de l’âge du bronze du musée archéologique de Dijon :

Rasoir de l'âge du bronze

Rasoir de l’âge du bronze du Musée archéologique de Dijon

Selon Tite-Live, le rasoir aurait été introduit à Rome au 6e siècle avant J.-C. par Tarquin le Superbe, septième et dernier roi légendaire de Rome. Mais en fait, les fouilles archéologiques de Toscane ont montré que les Étrusques utilisaient cet instrument depuis plus longtemps. Dans leurs tombes, il se trouve avec divers autres objets de la vie quotidienne : épingles, fibules, instruments de filage …

http://sarrussophone.canalblog.com/archives/2009/03/06/12840860.html

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