( 22 mai, 2013 )

Histoire du sceau

Voilà un savoir-faire de l’antiquité qui reste quelque peu énigmatique : c’est celui de la fabrication et de l’utilisation de sceau.

A quoi servait-il ? A identifier le possesseur d’un objet sur lequel le sceau a été apposé, certes ! Surtout, il avait pour principale fonction de déléguer cette prise de propriété, en mettant l’objet entre les mains d’un administrateur de domaine qui apposait la signature du maître. Elle est le symbole d’une concentration de richesses à quelques propriétaires.

En Mésopotamie, ils apparaissent entre 5000 et 4000 avant J.-C, d’abord sous la forme de cachets plats puis en sceaux-cylindres : l’imposition du sceau s’opère en roulant le cylindre sur lui-même. Dans cette contrée, cette méthode de scellement a perduré pendant plus de 4 millénaires.

Les fouilles du palais de Mari, Ougarit, Alalakh ont montré une utilisation des sceaux à des fins administratives, le plus souvent écrits en cunéiforme akkadien, durant le deuxième millénaire avant notre ère.

A Ebla, c’est dès le troisième millénaire que l’usage est prouvé : le sceau était apposé avant la cuisson des céramiques retrouvées.

 

La civilisation de la vallée de l’Indus a développé son type de seau en forme de cachet : c’est le plus souvent une représentation
animale dans un carré.

En Crète, et plus globalement en mer Egée, les premiers sceaux sont datés de 2200 avant notre ère : ils représentent des
animaux tels que le chat, l’araignée …

Au millénaire suivant, y apparaissent des bateaux :

http://marine.antique.free.fr/navgrsc03.php

En Egypte, c’est l’apposition de sceaux qui a permis d’identifier les premiers pharaons, notamment, près d’Abydos, la tombe de Narmer. 

Au Nouvel Empire, les sceaux égyptiens étaient rectangulaires, écrits en hiéroglyphes :

http://www.petitstresorsegyptiens.com/collection/amulettes/sceaux/index.html

Les Romains ont développé le sceau porté comme une bague au nom d’annulus.

Pour en savoir plus, visitez le musée du sceau :

http://musee.sceaualsacien.pagesperso-orange.fr/index.html

( 7 mai, 2013 )

Histoire du testament

La transmission du patrimoine à sa descendance a toujours été recherchée par les hommes possédants quelques biens. Afin de la garantir, des testaments ont été mis par écrit très tôt. Des textes cunéiformes trouvés sur différents sites de Syrie et de Mésopotamie montrent que les scribes ont été sollicités pour graver de tels actes sur des tablettes.

Voici quelques exemples trouvés dans l’antique ville d’Emar, vers 1300 avant notre ère.

Gumassi, fils d’Atawa, a partagé ses biens entre sa femme et ses trois enfants. Mais dans cette société masculine, il n’était pas admis qu’une femme passe devant un héritier mâle. Pour contourner cette difficulté, il déclare au préalable qu’il fait son épouse « père et mère » de sa maison. Deux sceaux et cinq témoins garantissent l’acte.

Dagan-kabar, fils de Milki-Dagan a rédigé un testament similaire, mais en plus, il a ajouté une clause pour obliger ses enfants à entretenir leur mère jusqu’à la fin de ses jours : « ils devront l’honorer, et après que son destin l’aura emportée, mes trois fils pourront se partager à égalité ses biens. Quiconque parmi mes trois enfants n’entretiendrait pas son père et mère devra poser son vêtement sur le tabouret et pourra aller où il lui plaira ».
Bien sûr, dans ce dernier cas, le fils de peut plus exiger de part d’héritage.

En résumé, à cette époque, comme aujourd’hui, des règles de successions traditionnelles s’appliquaient aux habitants, selon les lois de la ville. Celui qui souhaitait d’autres clauses rédigeait un testament.

Tout récemment, sur le Tell Tayinat, dans la vallée de l’Oronte, des archéologues canadiens de l’université de Toronto ont exhumé un document testamentaire datant de 670 avant notre ère. Il s’agit d’un traité, entre le roi assyrien Esarhaddon et des états vassaux, établit à la fin de la vie du roi assyrien, afin de faciliter la succession du trône et ainsi d’éviter les violences qui s’étaient produites à la génération précédente, quand son père avait été assassiné par un de ses frères.

 

Les Égyptiens, les Grecs et les Romains avaient plutôt, en ce domaine, une pratique dite du « discours sacré » : celle des dernières volontés exprimées oralement devant des témoins. Mais la montée en puissance de Rome vis à vis des dépendances grecs s’est réalisée en partie par des lègues testamentaires gravés par leurs auteurs, ceux effectués par Ptolémée Evergète II, Attale III et de Nicomède IV.

Toutefois, à Rome, à partir du 1er siècle de notre ère, le droit prétorien a amélioré le principe du testament en admettant sa validité pourvu qu’il ait été rédigé sur tablettes et que celles-ci portent les sceaux de sept témoins.

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