Il y a près de 400.000 ans, les hommes et les loups se côtoyaient déjà si l’on en croit les ossements retrouvés ensemble sur le site de Zhoukoudian en Chine du nord.
Il est probable que les loups aient convoité les restes des hommes et que les humains, devenus sédentaires, aient compris l’intérêt d’utiliser les loups comme gardiens pour la finesse de leur ouïe et de leur odorat. La vie avec les hommes a transformé ces animaux autrefois sauvages.
L’archéologie situe la première domestication certaine vers le 12e millénaire av. J.-C. sur le croissant fertile, dans la culture dite natoufienne : les archéologues ont mis en évidence une relation affective entre l’homme et le chien, de par la position des corps dans les tombes.
En Europe, des morceaux de squelettes de chiens ont été trouvés bien avant cette époque, sans qu’il n’y ait de preuve de domestication par l’homme. Seules des analyses détaillées permettent de différencier le chien du loup. Plus on remonte le temps, moins les différences sont importantes.
Les Belges considèrent avoir chez eux, dans la grotte de Goyet, un crane du plus vieux chien domestique connu, daté d’il y a 31 700 ans. Ce qui correspond au Paléolithique supérieur. La grotte, de plusieurs chambres, a livré de nombreux restes de mammifères (mammouths, lynx, cerfs, ours des cavernes, etc.) et des artefacts humains tels que des perles d’ivoire, des aiguilles, des colliers de coquillages, un harpon et des sceptres. Ces objets sont des preuves de diverses occupations humaines de la grotte qui s’étalent du Moustérien au Magdalénien.
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Un humérus de chien a été trouvé en Espagne, à Erralla. Il a été daté du Magdalénien ancien cantabrique, entre 18 000 et 17 000 av. J.-C.
En Allemagne, les plus anciennes traces ont été découvertes à Oberkassel, près de Bonn en Rhénanie. Elles datent d’environ 12 000 avant JC. Une double sépulture contenait les restes d’un homme assez âgé, d’une jeune femme et d’un chien loup. Lors de sa découverte, le reste du canidé, surtout un fragment de mandibule, a été considéré comme étant celui d’un loup. Une analyse plus récente, à Cologne, a permis de constater que cette mandibule se distingue de celle des loups du paléolithique supérieur de l’Europe centrale par sa taille plus petite.
Une deuxième trouvaille allemande, publiée pour la première fois en 1974, provient des couches magdaléniennes de la Kniegrotte en Thuringe, datées de 11 000 avant J.C. D’après l’archéozoologue tchécoslovaque Musil, les ossements de canidé se distinguent du loup du paléolithique supérieur européen par sa petite taille, mais aussi par le resserrement des dents jugales.
L’ensemble des trouvailles montrent que la domestication du chien est un savoir-faire issu du continent eurasien.
Dans l’antiquité plus récente, les Égyptiens ont associé le chien à leur conception religieuse à travers Anubis :
http://mythologica.fr/egypte/anubis.htm