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( 26 février, 2013 )

Histoire de l’aiguille à chas

Les premières aiguilles à chas étaient en os.

Elles servaient à percer les peaux pour permettre aux hommes d’alors d’avoir de rustiques vêtements pour l’hiver. Elles permettaient aussi un assemblage des peaux pour l’élaboration des premières barques (telles que les kayaks encore utilisés par les esquimaux) et pour la fabrication d’outres en cuir pour le transport de l’eau.

De tels instruments étaient déjà utilisés par l’homme de Neandertal.

Les archéologues en ont trouvé dans les couches du Solutréen (environ 20 000 ans avant notre ère), du Magdalénien et du Mésolithique.
Certaines de ces aiguilles étaient en bois de cerf.

Dans l’ouvrage ci-dessous vous trouverez toutes les informations sur les découvertes en Europe de l’Ouest :

https://www.persee.fr/doc/galip_0072-0100_1979_sup_13_1

Durant l’Ancienne Égypte, les aiguilles étaient en cuivre, argent ou bronze. Mais comme en Mésopotamie, où elles étaient surtout fabriquées en os d’oiseaux, leurs découvertes sont plus rares. Le climat y est certainement une explication : les besoins en vêtements y étaient moins importants.

( 15 février, 2013 )

Histoire de l’arpentage

Ce qui surprend lorsqu’on visite des ruines d’anciennes villes romaines c’est l’utilisation de la ligne droite dans l’architecture : les rues sont droites et se croisent à la perpendiculaire, les terrains des maisons y sont alignés, souvent de même surface.

A la fin du Ier siècle après J.C, les arpenteurs romains ont entrepris une vaste opération de révision cadastrale et fiscale qui les a conduits à rédiger des instructions et des traités.

Comme de nos jours, la surface était une des bases de calcul des taxes : aussi Rome exigeait une extrême rigueur sur l’arpentage.

D’où les romains tenaient-ils ce savoir-faire ?

 

Les Gaulois avaient des connaissances pratiques. En effet, le mot « arpentage » provient du gaulois « arapennis » qui était une mesure agraire surtout utilisée pour mesurer les surfaces de bois et de vignes. Mais les unités de mesure, comme celles des distances, étaient différentes d’une commune à l’autre. Cet état de fait a perduré jusqu’à la révolution française.

 

Les Grecs ont laissé de nombreux traités de géométries, mais peu d’éléments pratiques sur l’arpentage. Dans « Métriques », Héron d’Alexandrie est l’exception. Mais il s’est sans doute appuyé sur les connaissances égyptiennes puisqu’il habitait Alexandrie.

Le papyrus de Rhind, daté du 15e siècle avant notre ère, montre les connaissances  en géométrie et en arpentage des Égyptiens. On y trouve des règles pour mesurer les surfaces et les volumes du rectangle, du triangle, du cercle et de la pyramide. Hérodote nous dit que ces connaissances étaient indispensables pour mesurer les surfaces car les bornages se trouvaient déplacés par les crues du Nil.

Pourtant des stèles-bornes ont été retrouvés. Une stèle d’une donation à Ahmosis est ainsi stipulée : « Limite sud et est du terrain donné au roi Nebpehtyré, fils charnel de Ré, Ahmosis, doué de vie éternellement. Un bâton de corde lui est offert ». Christophe Barbotin, dans « Ahmosis et le début de la XVIIIe dynastie », précise : le « bâton de corde correspond à une distance de 100 coudés, soit 52 mètres ».

Mais d’autres peuples avaient des connaissances avancées sur le sujet. Dans « Histoire politique du royaume d’Ugarit », Jacques Freu mentionne qu’à plusieurs moments de l’histoire de ce royaume, un « Ouriyannu » a été chargé d’établir des frontières. Il y a tout lieu de croire que des hommes se sont spécialisés dans l’activité d’arpenteur.

L’histoire de la Mésopotamie montre toute l’évolution des pratiques sur le sujet, notamment lors de l’établissement des contrats de vente. Aux premiers temps, les tablettes décrivent des localisations des champs. Puis apparaissent des ébauches de plans, avec des descriptions cunéiformes. A partir de 2100 avant notre ère, les plans et les descriptions se font plus détaillés. Les actes de vente de champs comportent en plus leur mesure. Les textes les plus précis précisent les mesures des côtés et les propriétaires des parcelles voisines. Les calculs de superficie se faisaient en adaptant la forme réelle à des formes géométriques faciles à calculer : un rectangle pour la plus grosse partie centrale, et les compléments étaient assimilés à des triangles. Le métier d’arpenteur, avec l’utilisation de cordes, apparaît vers 2000 avant notre ère.

( 12 février, 2013 )

Histoire de la domestication du cheval

Les preuves de domestication du cheval ont été obtenues par l’examen des os des mâchoires et des prémolaires des squelettes de chevaux trouvés par les fouilles archéologiques : par la recherche de traces de mors.

Dans Science, une publication de 2009 d’une étude conduite par les Universités britanniques d’Exeter et de Bristol, en collaboration avec le CNRS, fait apparaître que les plus anciennes traces de domestication du cheval par l’homme connues à ce jour, remontent aux alentours de 3 500 avant notre ère, chez les peuples du Kazakhstan, sur le site de Botaï. Les chevaux étaient à la fois attelés et traits pour leur lait. Ce qui  a donné un avantage considérable à la vie nomade.

Cependant, une autre étude montre que ce n’est pas de ce pays que proviennent nos chevaux domestiques :
http://www.cnrs.fr/fr/chamboule-tout-dans-les-origines-des-chevaux

 

D’après Iaroslav Lebedynsky, 99 % des restes d’animaux retrouvés à Botaï sont ceux de chevaux. Ce savoir-faire s’est peu à peu propagé aux régions voisines.

Cependant, les plus anciens vestiges de chars de combats attelés de chevaux proviennent de la culture de Sintachta, située au sud de l’Oural, entre 2 200 et 1 800 avant J.-C. Le principal site archéologique en est Krivoïé Ozero.

C’est vraisemblablement grâce au cheval que les Hittites, en 1595 avant J.-C., conduits par Mursuli, sont allés jusqu’à Babylone.

Pourtant, le cheval, appelé « âne de l’Est » ou « âne des montagnes », était déjà connu des Mésopotamiens. Il est mentionné sur des documents cunéiformes vers 2100 avant notre ère.
Mais c’est surtout l’utilisation du cheval comme moyen logistique dans les guerres que les Hittites ont perfectionnée. Anita, dès le 18e siècle avant J.-C., évoque une bataille avec 1400 fantassins et 40 attelages de chevaux. Un siècle plus tard, Hattusili généralisa l’usage des chars de guerre. Un attelage était mené par deux ou trois guerriers.

Des manuels d’entraînement militaire furent retrouvés : les guerriers les plus valeureux se spécialisaient dans les combats de chars. Les chevaux étaient poussés jusqu’aux limites de leur endurance.

 

Au Luristan, les Mèdes se sont illustrés dans la réalisation de mors de chevaux en bronze.  Dès le IIIe millénaire, ils sont fabriqués selon la technique de la cire perdue et décorés de chevaux, d’autres animaux ou d’êtres fantastiques mi-humain mi-animal.

https://archeologie.culture.fr/khorsabad/fr/tributaires-medes

 

En Europe de l’Ouest, des trouvailles de mors de chevaux ont été faites dès les débuts de l’âge de bronze. Les campaniformes sont suspectés avoir introduit cette nouveauté jusqu’à l’extrême ouest de l’Europe.

Les premiers indices montrent une diffusion par l’est, vers 2500 à 2000 av. J.-C., à partir de Csepel Haros, en Hongrie. Dans cette île du Danube, il a été retrouvé des chevaux dans des tombes humaines, des équipements de harnachements et des mors.

( 7 février, 2013 )

Histoire de la domestication du chien

Il y a près de 400.000 ans, les hommes et les loups se côtoyaient déjà si l’on en croit les ossements retrouvés ensemble sur le site de Zhoukoudian en Chine du nord.

Il est probable que les loups aient convoité les restes des hommes et que les humains, devenus sédentaires, aient compris l’intérêt d’utiliser les loups comme gardiens pour la finesse de leur ouïe et de leur odorat. La vie avec les hommes a transformé ces animaux autrefois sauvages.

L’archéologie situe la première domestication certaine vers le 12e millénaire av. J.-C. sur le croissant fertile, dans la culture dite natoufienne : les archéologues ont mis en évidence une relation affective entre l’homme et le chien, de par la position des corps dans les tombes.

 

En Europe, des morceaux de squelettes de chiens ont été trouvés bien avant cette époque, sans qu’il n’y ait de preuve de domestication par l’homme. Seules des analyses détaillées permettent de différencier le chien du loup. Plus on remonte le temps, moins les différences sont importantes.

Les Belges considèrent avoir chez eux, dans la grotte de Goyet, un crane du plus vieux chien domestique connu, daté d’il y a 31 700 ans. Ce qui correspond au Paléolithique supérieur. La grotte, de plusieurs chambres, a livré de nombreux restes de mammifères (mammouths, lynx, cerfs, ours des cavernes, etc.) et des artefacts humains tels que des perles d’ivoire, des aiguilles, des colliers de coquillages, un harpon et des sceptres. Ces objets sont des preuves de diverses occupations humaines de la grotte qui s’étalent du Moustérien au Magdalénien.

http://systemanaturae.wifeo.com/chien-goyet.php

Un humérus de chien a été trouvé en Espagne, à Erralla. Il a été daté du Magdalénien ancien cantabrique, entre 18 000 et 17 000 av. J.-C.

En Allemagne, les plus anciennes traces ont été découvertes à Oberkassel, près de Bonn en Rhénanie. Elles datent d’environ 12 000 avant JC. Une double sépulture contenait les restes d’un homme assez âgé, d’une jeune femme et d’un chien loup. Lors de sa découverte, le reste du canidé, surtout un fragment de mandibule, a été considéré comme étant celui d’un loup. Une analyse plus récente, à Cologne, a permis de constater que cette mandibule se distingue de celle des loups du paléolithique supérieur de l’Europe centrale par sa taille plus petite.

Une deuxième trouvaille allemande, publiée pour la première fois en 1974, provient des couches magdaléniennes de la Kniegrotte en Thuringe, datées de 11 000 avant J.C. D’après l’archéozoologue tchécoslovaque Musil, les ossements de canidé se distinguent du loup du paléolithique supérieur européen par sa petite taille, mais aussi par le resserrement des dents jugales.

 

L’ensemble des trouvailles montrent que la domestication du chien est un savoir-faire issu du continent eurasien.

 

Dans l’antiquité plus récente, les Égyptiens ont associé le chien à leur conception religieuse à travers Anubis :

http://mythologica.fr/egypte/anubis.htm

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